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Histoire de la première coopérative d’énergie renouvelable en Espagne

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par Ula Papajak en 350.org (repris en accord avec leur mission de “à construire un mouvement mondial pour résoudre la crise climatique”)

En 2010, Gijsbert Huijink et un groupe d’amis ont lancé une campagne visant à trouver 350 personnes désireuses de rejoindre la première coopérative d’énergie renouvelable en Espagne. Six ans plus tard, Som Energia compte 27 000 membres et 37 000 clients, et elle produit suffisamment d’énergie renouvelable pour répondre aux besoins annuels de 3 200 familles !

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Photo de Som Energia Cooperativa

Huijink explique comment, en dépit des barrières législatives et de la crise financière, lui et son groupe d’amis sont parvenus à mettre en place une coopérative prospère.

SOM Energia produit de l’électricité à partir de ses propres sources d’énergie renouvelable (soleil, vent, biogaz, biomasse) et trouve son financement dans les contributions volontaires de ses membres. La coopérative s’appuie sur une organisation horizontale, avec des groupes locaux autonomes qui déterminent le futur de l’organisation. Aujourd’hui, elle vend son électricité pour un prix coûtant inférieur aux prix actuellement proposés sur le marché de l’électricité conventionnelle : chaque kWh coûte un demi-centime de moins que le prix du marché.

Les débuts

« Lorsque ma femme et moi avons déménagé en Espagne en 2005, nous avons acheté une vieille ferme, raconte Huijink. Nous avons été surpris de voir combien il était difficile de se raccorder au réseau électrique. Nous avons d’abord envisagé d’installer des panneaux solaires et des batteries, puis examiné la possibilité d’installer une petite éolienne à côté de notre maison, explique Huijink. Nous avons alors commencé à nous intéresser aux aspects juridiques, économiques et pratiques et tout est subitement devenu beaucoup plus compliqué. Après quelque temps, je me suis rendu compte qu’il serait beaucoup plus simple d’investir dans une éolienne plus grande avec d’autres personnes. J’ai commencé à chercher une coopérative en Espagne, mais n’en trouvant pas, j’ai décidé d’en créer une. J’en ai parlé à quelques amis et il n’a pas fallu longtemps pour trouver de nombreuses personnes intéressées.

En décembre 2010, 157 personnes se sont réunies avec pour objectif commun de produire et de consommer leur propre énergie renouvelable. Les demandes de permis ont été déposées en janvier 2011 et le service a été lancé en octobre, d’abord pour une centaine de clients.

Les obstacles

« Nous avons fini par sélectionner un premier projet photovoltaïque de 100 kW sur un bâtiment industriel à Lleida, explique Huijink. L’installation a été mise en service début 2012 et en avril elle était devenue pleinement opérationnelle. Huit autres projets ont par la suite été sélectionnés et réalisés, jusqu’à atteindre un portefeuille comportant 732 kWc d’énergie solaire et une installation de biogaz de 500 kW. L’investissement total s’est élevé à 3,5 millions d’euros. Environ 1 100 personnes ont participé au projet. La collecte de fonds a commencé en juin 2012 et dans les dix mois qui ont suivi, nous avions obtenu le financement dont nous avions besoin. Tous ces investissements nous ont pas mal occupés jusqu’au début de l’année 2014. À cette époque, nous étions moins de dix personnes pour exécuter toutes les tâches à accomplir. Le gouvernement a ensuite décrété que l’Espagne avait produit bien assez de projets renouvelables et ne pouvait plus se permettre de poursuivre la politique des tarifs de rachat garantis. Aucun projet n’allait plus être accepté, ce qui a mis un terme définitif à tout nouveau développement.

Qui plus est, malgré une décision parlementaire unanime de rapidement adopter une législation sur l’autoconsommation d’énergie, aucune solution concrète n’a encore été mise en œuvre (quatre ans plus tard). Tout n’est pas perdu car il existe un petit vide juridique, mais le fait est que seule une centaine de pionniers possèdent des panneaux solaires sur leur toit. La tactique du gouvernement consiste à retarder le plus possible l’adoption d’une législation concrète et équitable. Nous en sommes donc au troisième projet de loi, qui prévoit la fin du solde net et l’instauration d’une taxe de solidarité qui vous oblige à payer pour chaque kWh que vous produisez, même ceux que vous consommez immédiatement et qui ne se retrouvent donc jamais dans le réseau. Autrement dit, la solution qui a suscité le plus d’enthousiasme et de participation citoyenne dans d’autres pays a été fermement refusée à nos membres.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole)

Question for this article:

Are we making progress in renewable energy?

(. . . suite)

Les deux principaux mécanismes permettant d’encourager le développement de la production d’énergie renouvelable ayant été bloqués, nous avons commencé à nous intéresser aux différentes initiatives mises en place en Europe.

Nous cherchions un modèle qui nous permettrait de :

* développer de nouveaux projets d’énergie renouvelable (et non de refinancer des projets existants)

* garantir un rendement minimal pour nos investisseurs

* ne pas faire de promesses que nous ne pourrions tenir

* faciliter la participation des personnes qui le souhaitent

* créer un niveau de confiance suffisant pour inciter les gens à investir dans des projets d’une durée de vie de 25 ans (dans un pays méditerranéen où la vision à long terme atteint au mieux les 5 ans)

* permettre à tous les Espagnols de participer, c’est-à-dire non seulement les propriétaires disposant d’un toit adapté à la pose de panneaux photovoltaïques, mais aussi les personnes qui louent un appartement et n’ont pas la possibilité pratique de développer leur propre projet.

Il est important de rappeler que le projet a commencé au beau milieu de la crise financière, ajoute Huijink. Nous n’avions accès à aucun financement bancaire d’aucune sorte. Les banques étaient tout simplement fermées. Elles tentaient de gérer les affaires courantes et de réduire leurs pertes. Elles n’avaient aucune volonté d’investir dans de nouvelles entreprises, et encore moins dans une coopérative sans budget ni garantie financière. Cependant, ce sont ces obstacles qui nous ont permis de comprendre que nous ne devions compter que sur nous-mêmes. Nous ne pouvions attendre aucun soutien, mais c’est ce qui nous a conduit à élaborer une stratégie ciblée et efficace.

Nous avons donc inventé notre propre modèle. Sur la base des projets solaires, éoliens et hydroélectriques existant en Espagne, nous avons essayé de simuler aussi précisément que possible la courbe de demande typique de nos membres. Faute de tarifs de rachat garantis, tous les projets devaient être compétitifs sur le marché et même reverser à l’État une taxe de 7 % sur la production d’électricité. Dans la mesure où seuls les projets les plus efficients permettent de garantir un retour sur investissement, nous avons privilégié le développement d’un projet solaire dans le sud de l’Espagne pouvant assurer 1 600 heures de fonctionnement à pleine charge, la mise en place de projets éoliens sur des sites très venteux permettant plus de 2 700 heures de pleine charge et la modernisation de centrales hydroélectriques dont les infrastructures étaient encore en bon état et où il nous restait « simplement »à installer une nouvelle turbine.

S’ils le souhaitent, nos 27 000 membres peuvent participer en accordant à la coopérative un prêt de 25 ans à taux zéro. Il s’agit d’investir dans le système, pas dans une technologie spécifique, et de partager tous les avantages et les inconvénients de chaque projet. Pour chaque contribution de 100 euros, les participants reçoivent environ 170 à 200 kWh/an, ce qui se traduit par une réduction correspondante de leur facture d’électricité. Ils doivent cependant continuer de payer les taxes, les frais d’accès au réseau, etc. »

Lancez-vous !

« Nous sommes bien conscients que notre modèle n’est pas facile à reproduire, mais il existe de nombreux moyens d’y parvenir. Mon conseil à ceux qui souhaitent créer leur propre coopérative est de tout simplement se lancer. Définissez votre objectif – qu’il s’agisse d’un projet d’efficacité énergétique, de production locale, de biomasse ou de solaire. N’oubliez pas que les taux d’intérêt bancaires sont actuellement au plus bas. De nombreuses personnes ont perdu confiance dans le système bancaire mais souhaitent néanmoins investir leurs économies dans des projets utiles. Profitez-en et lancez-vous ! »

(Merci à Kiki Chauvin, la reporter de CPNN pour cet article.)

Rennes, France : 210 000 habitants vers l’autosuffisance alimentaire !

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Un article de Positivr

L’autosuffisance alimentaire n’est pas une utopie, c’est un objectif réaliste et nécessaire ! Après Albi, une deuxième grande ville française en a d’ailleurs pris conscience et s’est lancée dans un ambitieux programme de transition citoyenne et écologique. Gros plan sur une initiative exemplaire !

Rennes
Video de Autosuffisance Alimentaire de Albi

Cette ville qui emboite le pas à Albi, c’est Rennes. Pour ne jamais manquer de rien, soutenir la vie économique locale et garantir une nourriture saine et non polluante à ses enfants, la collectivité a voté le 27 juin dernier une délibération qui, mine de rien, pourrait changer la vie de ses 210 000 habitants ! [Note de l’éditeur: Pour la présentation et le vote sur cette question, voir le point 101 de M. Theurier dans l’ordre du jour de la délibération. Le texte de sa présentation est disponible ici]

Pour atteindre l’autonomie alimentaire, la municipalité dispose d’un espace de production agricole de proximité estimé à 30 000 hectares. Mais la surface ne fait pas tout.

Les élus ont en effet décidé de mettre le paquet sur le bio, sur l’agriculture urbaine, l’agro-écologie, la permaculture, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), les circuits-courts, l’éducation à l’alimentation saine… et sur la collaboration de tous les habitants !

En effet, l’autosuffisance alimentaire n’est possible qu’avec une participation massive des citoyens. Ceux-ci seront donc invités et encouragés à être des consommateurs éclairés… mais aussi à devenir eux-mêmes des producteurs consciencieux !

Le programme est d’ailleurs soutenu par les Incroyables comestibles de Rennes dont l’ambition est la reconquête, par les habitants, des zones urbaines. Objectif : que chacun se mette à faire pousser des fruits et légumes bio partout où c’est possible pour une redistribution gratuite et collective de la production !

Manger bien et ne jamais manquer de rien tout en respectant la planète… Certaines décisions simples et concrètes prises dans l’anonymat des conseils municipaux de Province valent bien certaines conférences internationales !

Voici, en vidéo, la délibération qui pourrait tout changer (le ton est très sérieux… mais c’est parce que le sujet l’est aussi !)

« Penser global, agir local » : la célèbre expression de Jacques Ellul prend ici tout son sens. Le changement viendra du bas, ou ne viendra pas. Albi et Rennes montrent l’exemple. On en parle à nos maires ?

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article)

Question for this article:

Paris: Un orchestre debout !!!

EDUCATION POUR LA PAIX

Pour CPNN par Kiki Chauvin

Dans l’esprit du mouvement “Nuit debout” qui continue d’exister par les coordinations et non par un pouvoir directif, la créativité se conjugue dans le partage et non dans l’individualisme.

orchestre
Clique sur l’image pour l’élargir

Ainsi, l’appel lancé sur les réseaux sociaux a permis de rassembler pas moins de 350 musiciens de tous horizons et de tous niveaux, de l’amateur au professeur de conservatoire.
Mercredi 20 avril, cet orchestre a interprété , sur la place de la République, devant une audience de plusieurs milliers de personnes (y ajouter les 16000 spectateurs de la transmission en direct sur Internet) trois mouvements de la Symphonie du Nouveau Monde d’Anton Dvorak pour un concert symbolique.

Composé entre autres de 40 trompettes, d’autant de flûtes traversières, d’une quinzaine d’hautbois, de 60 violons, cette hétéroclite harmonie auto-organisée a joué d’instruments inhabituels comme le saxophone, la mandoline et plus inattendu encore le ukulélé, qui ont dû innover en écrivant leurs propres partitions  !!! Les musiciens qui ne se connaissaient pas ont eu 2 h pour s’accorder. La difficulté est venue du choix de la direction de l’orchestre : comment mener un tel groupe en restant dans l’esprit du mouvement, c’est à dire pas de chef.. même d’orchestre ! Après discussions, consentements et votes, la coordination résolue se fera à trois têtes, trois baguettes différentes, une pour chaque mouvement de la symphonie interprétée. L’un des trois meneurs est d’ailleurs une femme violoniste qui a dirigé pour la première fois !

Après le succès de cette soirée, l’orchestre a proposé un autre concert. La date retenue est le samedi 30 avril. Entre “Le chœur des esclaves de Nabucco” de Verdi et La 9ème Symphonie de Beethoven, les votes décideront…

A l’image de cet esprit militant, sont apparus différents lieux d’informations citoyennes, comme ce stand de consultations juridiques gratuites “Avocats debout” dressé sur le place à 18h chaque soir. Une infirmerie, une cantine distributive, une “TV debout”, une “Radio debout” et une “Biblio debout” sont installés puis démontés chaque nuit.

Le 30 avril y aura t-il la naissance d’un “chœur debout” ?

Un cœur qui bat pour un monde différent, un monde de justice sociale, de partage, de reconnaissance des valeurs humaines excluant le “dieu argent”, un monde de solidarité dans une Culture universelle de Paix.

( Cliquez ici pour une version anglaise)

 

Question related to this article:

Nuit Debout à Paris

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Pour CPNN par Kiki Chauvin

« Ils éteignent la lumière, allumons nos cerveaux ! »

Le mouvement citoyen “Nuit debout” est né le 31 mars dernier à la suite de la manifestation contre le projet de loi du travail El Khomri, réforme contestée du code du travail et de la diffusion du film de François Ruffin ‘’ merci patron’’.

nuit
(Cliquez sur l’image pour l’élargir)
Photograph: Ian Langsdon/EPA

Ce rassemblement quasi spontané est animé par des hommes et des femmes qui se sont rapidement organisés en assemblées générales ponctuelles ’’ faites avec les moyens du bord’’ et les compétences de chacun.

La Place de la République est devenue un espace de liberté, où chacun, chacune, peut prendre la parole et participer aux débats, ainsi qu’aux travaux de commissions organisationnelles ou thématiques comme la logistique (chargée du bon déroulement), la communication, la coordination, l’accueil et la médiation (accueil et sérénité) . La commission démocratie, centre de grands débats, est responsable du système de vote. Des sujets comme la loi travail, le chômage, la précarité, l’égalité homme femme, le scandale des ‘’Panama papers’’, les lanceurs d’alerte sont débattus.

Ce mouvement qui prend de l’ampleur, est étonnamment jeune, même s’il brasse un peu tous les âges.
Son mode opératoire s’appuie sur des valeurs humanistes, pacifiques. C’est l’échange d’idées et le partage des colères dans le respect de l’autre, l’écoute, la prise de parole auto disciplinée. La parole se prend dans le calme et tous les débats sont traduits dans la langue des signes.

(Cliquez ici pour une version en anglais.)

Question pour cet article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Même si ce mouvement n’a rien à voir avec nos manifestations habituelles, ses membres sont bien décidés à montrer leur insoumission par la désobéissance civile hors des partis politiques et des organismes officiels.

Il s’agit de reprendre la parole confisquée par une classe politique devenue ‘’professionnelle’’ en occupant l’espace public, de repenser pour construire un autre monde, car comme l’a dit le Forum social Mondial de Porto Alegre ( mettre liens…..) ‘’un autre monde est possible’’ !

Cette forme de mouvement est une première en France, à l’instar de ce qui s’est passé en 2011 avec le printemps arabe puis aux USA avec Occupy, ou avec les Indignés en Espagne.

La mobilisation se développe un peu partout , dans une soixantaine de villes françaises, mais également dans d’autres pays comme la Belgique, l’Allemagne, les Pays Bas, l’Espagne, Le Canada,….

L’apparition de groupes de casseurs, en parallèle et à la périphérie de la Place de la République semble vouloir jeter le discrédit et trouble quelque peu la sérénité du mouvement qui, à l’inverse, se comporte sans violence.

Malgré le souffle novateur, frais et optimiste qui teinte ce mouvement d’espoir, on peut se questionner sur la suite qui y sera donnée. En effet, même si l’esprit est clairement progressiste, n’y a t-il pas un risque d’enfermement horizontal qui irait vers une ‘’consanguinité’’ s’il ne s’ouvre pas plus à d’autres couches sociales ( ouvriers, monde rural, banlieues..) en se déplaçant vers d’autres ‘’places publics’’, en allant vers les gens  ?

Quoiqu’il en soit, le message est porteur et comme le definit le sociologue Albert Ogien : »C’est une forme moderne d’action politique désormais utilisée comme la grève, le sit-in…/… ce qui est tout à fait nouveau en France ../.. »

La France devrait avoir 1 000 km de routes solaires d’ici 5 ans !

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Ubergizmo

Nous vous en avons parlé plus d’une fois, les routes solaires pourraient bien redéfinir notre manière de produire de l’énergie. Ces routes couvertes de panneaux solaires permettraient alors d’alimenter des équipements urbains, ou même des véhicules en train de rouler. Et Ségolène Royal a l’intention d’en faire construire 1 000 km d’ici 5 ans.

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La ministre de l’Écologie entend bien respecter l’un des engagements pris durant la COP21, et la société française Colas, filiale de Bouygues, semble justement avoir ce qu’il faut. En collant des dalles photovoltaïques de 7 mm d’épaisseur directement sur la chaussée, il devient possible de capter l’énergie du soleil, dans les villes.

Après cinq ans de développement, en collaboration avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), ces dalles « Wattway » offrent évidemment une adhérence équivalente à des routes classiques et peuvent supporter passage de poids-lourds comme météo difficile.

Grâce à elles, les zones urbaines pourront profiter d’ »une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante« . Et dans les régions isolées, la route solaire « permettra de créer des infrastructures de production d’énergie locales et pérennes, en circuit court« .

À quoi servira alors l’électricité produite ? Éclairage public, enseignes lumineuses, tramways, logements, bureaux, tout est possible. Selon Colas, 1 km de route solaire Wattway permet d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. À suivre !

( Clickez ici pour la version anglaise .)

Question for this article:

France: Comment venir en aide aux réfugiés ?

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article du Routard

Face à l’urgence humanitaire, il est grand temps d’agir. Dons d’argent, volontariat, hébergement, soutien aux ONG et aux initiatives citoyennes locales… Routard.com fait le point sur les différents moyens d’aider les réfugiés en Europe, mais aussi leurs familles restées au pays.

routard
Cliquez sur le photo pour l’élargir

C’est l’une des pires catastrophes humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis le début de l’année, l’Europe fait face à un afflux record de réfugiés, dont une majorité de ressortissants syriens. Plus de 320 000 personnes, selon l’ONU, ont traversé la Méditerranée, venant de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, de Lybie, du Soudan et d’autres pays en guerre.

Pour des milliers d’entre eux, ce voyage aura été le dernier. La Méditerranée est devenue un cimetière, aux portes d’une Europe forteresse refusant de voir l’ampleur du drame.

Les chiffres font froid dans le dos. Rien que pour la Syrie, selon Amnesty International, près de 220 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit et 12,8 millions de personnes ont besoin d’urgence d’une aide humanitaire. Plus de 4 millions de réfugiés venant de Syrie (95 %) se trouvent dans seulement cinq pays, à savoir la Turquie, le Liban, la Jordanie, l’Irak et l’Égypte

Derrière ces froides statistiques, il y a autant de drames humains. Ces hommes, femmes et enfants n’ont d’autre choix que de quitter leur pays pour sauver leur vie. Ils méritent en premier lieu notre solidarité et notre aide, et non le rejet à coup de barbelés et de répression.

Il faut aider les réfugiés !

:: Comment s’y prendre ?

Lundi 7 septembre, François Hollande a annoncé que 24 000 réfugiés seraient accueillis sur le sol français en l’espace de deux ans, ce qui est dérisoire au regard de l’urgence humanitaire.

Sans attendre, vous pouvez apporter votre aide aux réfugiés qui ont besoin de vous. Les initiatives se multiplient en France qu’elles soient le fait de simples citoyens ou d’ONG.

Il y plusieurs façons d’aider :

– dons d’argent, de nourriture ou de vêtements ;

– accueil de personnes en difficulté ;

– bénévolat ; aide administrative, engagement citoyen auprès d’associations locales…

Pour être efficace, il est essentiel de s’organiser et prendre contact avec les bénévoles pour connaître les besoins réels.

:: À qui s’adresser ?

Routard.com vous donne les adresses et les liens utiles pour venir en aide aux réfugiés.

Les principales ONG pour venir en aide aux réfugiés

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.)

(L’article se continue à droite.)

Question for discussion

The refugee crisis, Who is responsible?

(L’article se continue de la gauche.)

Les associations suivantes viennent en aide aux réfugiés à l’étranger, dans les pays d’origine et en France, en mettant en oeuvre différentes initiatives : aide médicale et alimentaire sur place, amélioration des conditions de vie des réfugiés dans les camps de transit, assistance tout au long du parcours, sauvetage en Méditerranée, soutien des associations locales, notamment à Calais.

Elles indiquent sur leur site leur programme d’aide et d’intervention et expliquent comment vous pouvez les aider.

La FNARS, une fédération qui regroupe 870 associations de solidarité à travers la France.

Agence des Nations Unies pour les réfugiés

International Rescue Comittee

Médecins du Monde

Médecins sans Frontières

La Croix Rouge Française

France Terre d’Asile

Care France

Première Urgence Internationale

Solidarités International

La Cimade

L’UNICEF

CCFD Terre-Solidaire

Emmaüs

Calais Migrant Solidarity

Les initiatives citoyennes et locales

Des centaines d’initiatives citoyennes ont vu le jour en France.

Afin de repérer la plus proche de chez vous, le site internet aiderlesrefugies.fr répertorie l’ensemble des opérations d’aide, de soutien et d’accueil en France et dans le monde en les géolocalisant sur une carte.

Si vous souhaitez héberger une personne ou une famille dans le besoin, l’association d’aide aux réfugiés SINGA a créé la plateforme CALM (Comme à la maison) qui met en relation les particuliers et les réfugiés et recense des milliers de propositions d’hébergements.

Libre à vous de choisir les initiatives qui vous correspondent le mieux, en faisant preuve de discernement notamment pour les dons d’argent car si les ONG ont un devoir légal de transparence, ce n’est pas forcément le cas des initiatives privées.

Quoi qu’il en soit, chaque geste compte. Merci pour votre aide.

France: Territoires zéro chômeur de longue durée

DROITS DE L’HOMME .

Un article de ATD Quart Monde

Dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, les « Territoires zéro chômeur de longue durée », une expérimentation initiée par ATD Quart Monde, lancent un avis de grève du chômage. Le 15 octobre, autour de piquets de grève conviviaux, chacun se mettra au travail.

chomage

La grève du chômage, qu’est-ce que c’est?

De la même manière que des salariés mécontents de leurs conditions de travail cessent leur activité, des citoyens qui protestent contre la privation d’emploi entament une grève du chômage.

Les chômeurs et les personnes qui les soutiennent effectueront des travaux utiles qui ne sont pas réalisés actuellement (cf dossier de presse).

Pourquoi ?

Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » se propose de créer de nouveaux emplois financés par le transfert des coûts liés au chômage de longue durée. Mais cela est impossible sans une loi qui l’y autorise. Portée par Laurent Grandguillaume, député de la Côte-d’Or, cette proposition de loi sera examinée en première lecture à l’Assemblée Nationale la semaine du 23 novembre 2015.

Quels travaux dans quels lieux ?

Ce n’est ni le travail, ni les compétences qui manquent. Les acteurs du projet – chômeurs, entrepreneurs, élus… – ont identifié des besoins sociaux non satisfaits.Le 15 octobre, les grévistes accompliront les travaux correspondants dans chacun des territoires.

Ille-et-Vilaine : Pipriac et Saint Ganton

Création d’un jardin partagé entre la maison de retraite et le foyer de vie de personnes handicapées, travaux de terrassement sur le site du village néolithique, travaux divers d’entretien et d’embellissement du centre bourg, appui ponctuel au travail de récolte d’un maraîcher, faire traverser les enfants devant les écoles de Pipriac et Saint-Ganton, collecte de cartons et papiers auprès d’entreprises, travail administratif divers dans les deux mairies et en entreprise.

Meurthe-et-Moselle : Pays de Colombey et du Sud Toulois

A la base de loisirs de Favières, un atelier de fabrication de jus de pommes « cuvée des bras perdus » et une « Halle des compétences » qui permettra de décliner les métiers et savoirs-faire identifiés.

Deux-Sèvres : Grand Mauléon

Débroussaillage d’espaces publics, mise en place d’une collecte de recyclables auprès des personnes âgées, ateliers de lecture, d’initiation à l’informatique et création d’un circuit touristique.

Nièvre : à Prémery, Communauté de communes Entre Nièvres et forêts

Une partie des locaux d’une usine désaffectée sera remise en état pour aménager la première entreprise conventionnée du territoire.

Pour en savoir plus, téléchargez le communiqué et le dossier de presse

( Clickez ici pour la version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Can state funds be used to provide work for the unemployed?

Bulgarie: Soins pour les victimes de violence et soutien psychologique pour les enfants et les adolescents en difficulté

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Diana Tashkova

Présentement, il arrive que des enfants et leurs familles soient victimes de violence, étant abusés sexuellement ou dans la familiale. En fait, les citoyens de l’Union européenne de la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie sont les victimes les plus fréquentes de la traite humaine en Europe. En outre, la majorité des cas qui ont été étudiés entre 2009 et 2013 par Europol montrent que 40 pour cent des victimes de la traite des êtres humains en Europe étaient des cas de la Roumanie, 18 pour cent de la Hongrie et de 11 pour cent de la Bulgarie. La majorité des victimes de la traite des êtres humains sont des femmes ou des jeunes filles, et une forte proportion d’entre eux sont exploités sexuellement. Globalement, la traite des êtres humains reste une épidémie mondiale.

tashkova
Logo du Programme de coopération bulgaro-suisse

En outre, certains enfants peuvent avoir de mauvaises expériences dans leurs familles, dans les écoles et dans leurs environs. Voilà pourquoi, le projet “Centre de traumatologie pour les enfants et les familles» a été lancé. Il a été financé par le Programme de coopération Suisse-Bulgare et il est mis en œuvre par la Fondation Association Animus. Son objectif est de fournir un soutien psychologique et une récupération après des situations traumatisantes. Le Centre familles comprend également un programme de correspondance. Il donne la chance aux enfants et aux parents d’obtenir des consultations via e-mails et de rester anonyme.

Le projet vise à compléter le modèle du système social actuel en Bulgarie par l’introduction d’un programme social innovant. Il offre un programme de soutien des enfants et des parents, ainsi que le programme de soutien de la communauté.

Le programme de soutien des enfants est également bénéfique pour les enfants qui éprouvent des problèmes de communication ou qui ont des difficultés d’adaptation à l’environnement social, qui veulent surmonter la perte d’un parent, séparation des parents, la violence domestique, la violence sexuelle. Le problème est peut-être le fait qu’ils ne soient adoptés, placés dans des familles d’accueil ou réintégrés dans leurs familles biologiques. Le problème peut être exprimée par le comportement problématique à la maison ou à l’école.

Le programme de soutien est destiné aux parents qui ont besoin des conseils sur les problèmes qu’ils ont à élever leurs enfants. Les adoptants candidats et les parents adoptifs pourraient recevoir un soutien au Centre de traumatologie.

En plus, le programme de soutien de la communauté propose des formations et utilise approches pluridisciplinaires qui offrent de l’aide.

Le centre de traumatologie donne la chance aux jeunes et aux adultes à surmonter les difficultés sans porter les bagages du passé.

(Clickez ici pour une traduction anglaise.

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France: Interview avec un jeune fermier

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un interview pour CPNN par Kiki Chauvin

J’ai fait l’interview suivante avec Armand G., age de 18 ans, qui veut devenir fermier et rester dans le monde rural agricole. Cette interview est dans le context d’une tendance vers la disparition des petite fermes en France. Entre 1970 et 2010, selon l’INSEE, la superficie moyenne des entreprises agricoles en France est passée de 21 à 55 hectares. Mais dans la même période, le nombre des exploitations a chuté, passant de 1,600.000 à 510.000 !

Armand

Question : Pourquoi préfères tu créer une petite ferme plutôt qu’une grande sur le modèles actuel ? 

« Je suis né dans une famille de fermiers et je suis plongé dans cet univers depuis tout petit . Les animaux me sont familiers ; ils sont devenus mes amis et mes complices.  Les grands élevages, les grandes structures ne m’intéressent pas. Je recherche la création d’une petite exploitation en réhabilitant un mode de vie simple et sain en développant le côté artisanal du métier. Je pense m’orienter vers l’élevage de chèvres, et avoir aussi quelques vaches. J’aimerai fabriquer des fromages et les vendre sur les marchés, proposer de bons produits fermiers. Ce serait bien de profiter d’une haute qualité de vie tout en retrouvant des méthodes de fabrications traditionnelles, à l’ancienne, autant pour moi que pour les gens qui consommeront mes produits. Je ne pense pas ‘ à devenir riche’, mais gagner ma vie dans le respect de l’environnement et de la nature en général. Je souhaite créer une exploitation de dimensions humaines.»

Question : As-tu des contacts avec d’autres qui pensent comme toi ?

« J’ai eu l’occasion de voyager aux USA ; j’ai eu la chance de visiter quelques exploitations agricoles. La taille de certaines fermes, comprenant des troupeaux de milliers d’animaux, m’a choqué et a renforcé mon désir d’avoir une exploitation de petite taille ! Ces immensités peuplées ‘’de viande sur pattes’’ signifient usine, industrie où l’animal est une simple marchandise qui rapporte . En revanche, j’ai eu le plaisir de rencontrer des gens dans des fermes de quelques hectares seulement ( chèvres, vaches et brebis laitières ) où il n’y a pas du tout le même esprit. Il y a plus de contacts, de convivialité, d’humanité ; on parle de plaisir retrouvé dans le travail ! Les éleveurs sont proches de leurs bêtes, ils ont plus de temps à consacrer au troupeau , ce qui crée dans la confiance partagée, une qualité de travail facilitée.
En brassant les activités, se retrouve une diversification de produits fabriqués, (par exemple, fromages, yaourts, beurre, tissage, confection de vêtements, et pourquoi pas artisanat l’hiver ?)

« On peut travailler seul au quotidien mais ce nouvel état d’esprit doit faire redécouvrir l’entraide et la solidarité .

« C’est l’opposition entre ‘’l ‘état d’esprit des jolis marchés’’ et celui du marché des grandes marques ! »

« En France, j’utilise Facebook comme lien avec d’autres éleveurs de différentes régions qui m’ont conseillé dans mon apprentissage ; j’apprends le métier avec deux chèvres et trois très jeunes chevreaux . » 

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Question : Quelles sont les conséquences des subventions de l’Etat versées aux grandes fermes ? 

« Les subventions versées sont proportionnelles à la taille de l’exploitation, ce qui veut dire que une grosse ferme est privilégiée car elle touchera de grosses primes, alors que le petit exploitant, c’est à dire celui qui en a le plus besoin , n’aura rien ! »

« Quand la grande l’entreprise bénéficie d’aides financières, elle va être invitée à investir dans du matériel de plus en plus ‘’ performant’’, c‘est à dire s’éloigner de la mécanisation au profit de la robotisation. Tout ceci développe un autre équilibre entre la qualité du travail et la qualité de la production ! Il s’agit de compétition et de profit.

« En même temps, la dépendances aux marques grandes enseignes, comme Danone, Senoble…, aux produits phytosanitaires comme le célèbre ‘’Monsanto’’ prennent l’agriculture-élévage en otage. »

 « En conclusion, je suis convaincu que nous pouvons revenir à une réelle qualité du travail dans l’exploitation d’une ferme avec des valeurs plus simples. Pour moi, il y a de l’avenir dans l’élevage des chèvres, dans un retour respectueux à la terre. J’ai pris conscience du danger de la robotisation ; je pense que nous devons rester au niveau d’une nécessaire mécanisation qui soulage et apporte un confort au travail quotidien qui est très physique. Comme je vous l’ai dit, nous devons revenir à une agriculture de taille plus humaine.».

Syriza, Podemos, Nouvelle Donne. L’alternative à l’Europe des Draghi-Macron

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

un article par Bernard Leon (reproduit avec permission de l’auteur)

Les représentants des deux jeunes partis politiques, Podemos (Espagne) et Syriza (Grèce) se sont retrouvés vendredi 27 mars à la Maison des Mines à Paris, pour échanger sur leurs retours d’expérience avec les militants de Nouvelle Donne, porteurs avec eux de la même volonté d’alternative à ces partis de droite et de gauche qui ont perdu un peu partout en Europe leur identité démocratique.

France

Car, et les résultats du deuxième tour des départementales le montrent, partout, comme l’écrivait en 2008, le Juge antimafia Roberto Scarpinato, dans « Le retour du prince » (Editions de la Contre Allée),  « Partout, les gens perçoivent et éprouvent dans leur propre chair la pression d’une souffrance sociale qui s’accroit de jour en jour ». Et, continue-t-il « C’est bien la raison pour laquelle le pouvoir ne jouit plus, désormais, d’aucun respect social ».

Eric Alt, au nom de Nouvelle Donne, a ouvert la soirée devant une salle jeune et attentive, en rappelant les ingrédients qui ont servi à Pablo Iglesias, le chef de file de Podemos, de mener à bien son action.

– En finir avec le pessimisme, qui est toujours une excuse pour ne rien faire.

– Montrer de la résolution. N’avoir pas peur en conséquence d’appeler un chat un chat. Et Macron un oligarque. En se souvenant de sa déclaration de début d’année. « Il faut des jeunes qui aient envie d’être milliardaire », avait-t-il confié aux Echos. A la grande consternation de quelques socialistes.

– Afficher de la fierté et de l’audace. Deux qualités qui ont été à la base des grands défilés populaires dénommées le mouvement des « Marées » en Espagne, comme des manifestations du 18 mars à Francfort, à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la BCE, un bâtiment de 1,3 milliards d’euros, pour protester contre le diktat de l’austérité imposé par les institutions européennes : la BCE, le FMI, la Commission.

– Changer le regard sur la politique. Laquelle nous montre des « façades Potemkine », un véritable trompe l’œil qui cache un vide à investir.

– Montrer de l’empathie pour nos semblables. Savoir se mettre à la hauteur des gens. Ecouter « le parlement des invisibles », selon l’expression de Rosanvallon.
 
Un fil rouge relie les trois partis, espagnol, grec, français, mais dans une temporalité différente, celui de la nécessité de sortir de ce que le pouvoir fait de nous, de nous libérer personnellement et collectivement, ce qui implique, et je cite encore Roberto Scarpinato : « un processus de déstructuration des impostures culturelles qui imprègnent nos vies dès le plus jeune âge ». Cela suppose de changer comme indiqué ci dessus « notre regard ». Podemos et Syriza devraient nous y aider.

Préliminaire. D‘où viennent Syriza et Podemos ? Où en sont ils ? Où vont ils,  où allons nous ? Quels possibles peut-on imaginer aujourd’hui ?

Pendant très longtemps, beaucoup de latino-américains regardaient l’Europe avec

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Question for this article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

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