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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Burkina : Un forum parle de paix

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Irmine Kinda pour Burkhina 24

Le premier forum international des jeunes sur la culture de la paix s’est tenu ce mercredi 15 novembre 2017 à Ouagadougou et a connu la participation de Michel Kafando, parrain de la présente édition. Ce forum vise à amener les religieux à discuter, revisiter les textes saints, voir ce que ces textes disent de la paix de la différence religieuse, de la cohabitation pacifique malgré la différence religieuse.

L’avènement de ce premier forum est de lIinitiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue inter religieux et inter culturel lancée à Cotonou en mai 2015, de l’historique résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur jeunesse, paix et sécurité, The Burkina Faso Interfaith Youth Network (BFIYN) et de la JEC.

Ils entendent réunir du 15 au 18 novembre 2017, les jeunes participants de diverses religions. Tout en saluant l’action militaire dans la lutte contre le terrorisme grandissant, ils veulent apporter leur touche en étant des sentinelles de dame, paix. Et pour ce faire, le promoteur du Forum, Henri Kaboré, a voulu retenir pour ce premier forum le thème : « Jeunesse engagée dans une culture de la paix par le dialogue interreligieux »

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question related to this article:

 

How can different faiths work together for understanding and harmony?

(. . . suite)

Pour cette première édition 120 participants sont attendus et le coordonnateur a souligné que l’accent sera mis sur la représentation des jeunes venant des confessions religieuses telles l’Islam, le Christianisme, la Religion traditionnelle africaine. Les jeunes auront l’occasion de se rencontrer, échanger, accepter leurs différences et réaliser qu’ils sont tous des créatures de Dieu, appelées à s’aimer et à protéger la vie humaine qui est sacrée.

« La différence constitue une richesse et non un désavantage (…). Sans paix, il n’y a pas de développement (…). Les jeunes sont des acteurs de paix et de développement », a souligné l’initiateur et le coordonnateur du Forum, Henri Kaboré.

Le parrain de ce forum, l’ancien président du Faso Michel Kafando, a salué l’initiative des jeunes. En effet, dit-il, « dans un monde où la jeunesse représente l’essentiel de par son nombre, il faut que cette jeunesse puisse véritablement imprimer sa marque dans la recherche de la paix.

Ce forum est axé essentiellement sur le dialogue interreligieux. Cela veut dire que cette jeunesse est consciente que notre monde est perturbé et comme notre avenir, c’est la jeunesse, elle pense déjà à soulever le problème et à faire en sorte qu’à travers ces différentes réunions, il y ait une prise de conscience générale de façon à ce que par des échanges, on puisse trouver une solution qui rende ce monde beaucoup plus paisible, pacifique. J’ai accepté parrainer ce forum parce que je crois que la jeunesse a un très grand rôle à jouer ».

L’ouverture de ce forum a également connu la présence du député Jacob Ouédraogo, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale et du secrétaire général de la religion for christ pour la religion en Afrique, Dr Francis Kayena. Tous deux co-présidents du forum ont félicité et encouragé les jeunes. Ils ont laissé entendre qu’ils ne ménageraient aucun effort pour les accompagner dans la quête de la paix.

Le lauréat du prix Nobel prend la tête d’une marche homérique à travers l’Inde en faveur de la sécurité des enfants

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Internationale de l’Education

Lorsque Kailash Satyarthi prend un engagement, rien ne peut l’arrêter, comme le montre la réponse de millions de personnes à son appel à mettre fin aux abus sexuels et la traite des enfants dans la plus grande marche qu’a connu le pays.

Le mois dernier, un nombre estimé à plus de 10 millions d’Indiens ont exprimé leur opposition aux abus subis par les enfants en marchant en masse à travers le pays.

Lancée par le lauréat du prix Nobel de la Paix, Kailash Satyarthi, Bharat Yatra, une marche visant à mettre fin aux abus sexuels et à la traite des enfants, a parcouru plus de 11.000 km à travers 22 Etats et territoires de l’Union, du 11 septembre au 16 octobre. 

« Le crime dont sont victimes nos enfants n’est pas ordinaire. Il s’agit d’une épidémie morale qui hante notre pays ainsi que le reste du monde que nous ne pouvons tolérer. Nous devons, en tant que nation, rompre notre silence, élever notre voix et nous unir », a déclaré Satyarthi.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

Questions for this article:

How to stop violence against children?

(. . . suite)

C’est à Delhi, dernière étape de la marche, que Satyarthi s’est exprimé devant des milliers d’étudiant(e)s qui se sont engagé(e)s à soutenir la campagne. Il a été rejoint, à la fin de la marche, par le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education Fred van Leeuwen, ami et partisan de longue date. Ensemble, Satyarthi, van Leeuwen et Sylvia Borren ont créé la Campagne mondiale pour l’éducation.

Assurer la sécurité des enfants en Inde est un immense défi. La campagne a sensibilisé l’opinion sur le fait que, chaque jour, 40 enfants étaient violés et 48 autres subissaient des abus sexuels, tandis que des centaines de milliers de mineur(e)s étaient victimes de la traite à des fins abominables.

La campagne vise avant tout à exhorter le gouvernement à intervenir davantage pour que la sécurité des enfants figure en tête des priorités.

Celle-ci a réuni des personnes de tous horizons, des milieux économiques et politiques, aux groupes de femmes et d’enseignant(e)s, en passant par les responsables religieux, les enfants et les parents.

(Merci à Janet Hudgins, le reporter de CPNN pour cet article.)

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article et ici pour une version en espagnol.)

Bulletin français 1 novembre 2017

. . ABOLITION DES ARMES NUCLÉAIRES . .

Le prix Nobel de la paix de cette année a été décerné à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), l’une des coalitions de la société civile qui a soutenu le développement du Traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Pour citer le Comité Nobel, “Les armes nucléaires représentent une menace constante pour l’humanité et toutes vies sur terre. Par le biais d’accords internationaux contraignants, la communauté internationale a précédemment adopté des arrêtés interdisant les mines terrestres, les armes à sous-munitions et les armes biologiques et chimiques. Les armes nucléaires sont pourtant plus destructrices, n’ont pas encore fait l’objet d’une interdiction juridique internationale similaire.”

Nous suivons depuis plusieurs mois les progrès vers l’abolition des armes nucléaires. Le bulletin de juillet de CPNN a suivi le développement en cours des négociations aux Nations Unies. Le bulletin d’août indiquait que le Traité avait été adopté par une majorité des Assermbly General de l’ONU (122 pays).

Plus récemment, lors du débat général de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies du 19 au 25 septembre à New York, de nombreux présidents, premiers ministres et ministres des Affaires étrangères venant de toutes les régions du monde, se sont prononcés en faveur du Traité. Le 26 septembre, les ministres et représentants de 46 États Membres, délégations, organismes des Nations Unies et société civile ont pris la parole lors d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, consacrée à la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.

Cependant, comme nous l’avons reconnu, alors que le Traité est une “victoire importante pour l’humanité entière,” son effet est limité, car les délégations de tous les pays dotés d’armes nucléaires ainsi que la plupart de leurs alliés ont boycotté la conférence et beaucoup d’entre eux ont annoncé leur opposition.”

Le Traité ne prendra effet qu’après avoir été formellement ratifié par 50 États membres de l’ONU. Bien qu’il ait été signé par de nombreux pays, jusqu’à maintenant il n’a été ratifié que par trois pays: le Guayana, la Thaïlande et le Saint-Siège. Des activistes s’accordent à dire qu’une priorité dans les mois à venir est de faire ratifier le traité par au moins 50 pays.

Là où les militants ne sont pas entièrement d’accord, c’est la question d’une Conférence de haut niveau sur le désarmement nucléaire (UNHLC) que les Nations Unies sont censées organiser en 2018. Les organisations suivants sont pour:

Abolition 2000 a établi un groupe de travail sur le UNHLC;

Les parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires (PNND) ont organisé un événement à l’Assemblée de l’Union interparlementaire à Saint-Pétersbourg pour promouvoir le traité d’interdiction, les mesures de réduction des risques nucléaires et le UNHLC 2018; Le PNND vient de produire un plan d’action parlementaire pour un monde sans armes nucléaires;

Le Réseau des jeunes d’Abolition 2000 et le PNND organisent une conférence internationale des jeunes sur l’UNHLC qui se tiendra à Prague, en République tchèque, les 28 et 29 novembre 2017;

UNFOLD ZERO tient à jour une page Web consacrée à la Conférence de haut niveau de l’ONU de 2018 qui comprend tous les documents, rapports et actions pertinents;

UNFOLD ZERO et PNND produiront un guide d’action de la société civile pour l’UNHLC 2018;

Arguant en faveur de l’UNHLC, un militant de premier plan, Alyn Ware, a déclaré au CPNN qu’il suivait le modèle des autres conférences de haut niveau de l’ONU telles que la Conférence sur le développement durable (2015) qui a adopté les objectifs de développement durable, la Conférence sur le changement climatique (2016) qui a adopté l’Accord de Paris, la Conférence sur les océans (2017) qui a adopté le plan d’action en 14 points intitulé «Nos océans, notre avenir» et la conférence sur les réfugiés (2016), qui a adopté la Déclaration de New York. Alyn souligne que l’un des aspects clés qui a assuré leur succès était une action coopérative forte de la part de la société civile.

D’un autre côté, Alyn regrette que certaines organisations de désarmement considèrent le UNHLC comme une «distraction». Cela inclut ICAN qui a remporté le prix Nobel. Nous pouvons supposer qu’ils sont sceptiques sur les conférences de haut niveau de l’ONU de la même manière que les principaux militants écologistes étaient sceptiques sur les résultats de la Conférence sur le changement climatique qui a adopté l’Accord de Paris en 2016. A cette époque, CPNN a rapporté que James Hansen, un pionnier concernant le changement climatique, a déclaré le accord de Paris était une «fraude» et Naomi Klein, un autre activiste environnemental de premier plan a déclaré que «nous sommes à l’envers, la COP21 est le contraire du progrès.”

Pour que le traité sur l’interdiction des armes nucléaires soit efficace et que la conférence de haut niveau soit efficace, les mots des États membres non nucléaires ne suffiront pas. Nous devons avoir des actions en plus des mots. Il appartient aux villes, aux parlements et aux organisations non gouvernementales d’exercer une pression suffisante sur les États dotés d’armes nucléaires pour les amener au désarmement. Le traité et la conférence de haut niveau peuvent être des outils efficaces à utiliser dans ce processus.

      

DISARMAMENT ET SECURITÉ



The Nobel Peace Prize for 2017

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Spain: Melilla Unesco Center will host the presentation ‘Islam: Culture of peace and non-violence’

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Madrid will again host the World Forum for Peace in 2018

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Costa Rica A Role Model for Sustainable Tourism to the World

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES


Mexico: Expanding the Women’s Network against Gender Violence

DROITS DE L’HOMME


Indonesia’s Supreme Court Upholds Water Rights

LIBERTÉ DE L’INFORMATION


L’Union Africaine et l’ONU signent un mémorandum d’accord pour la consolidation de la paix

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Challenge in Colombia: Peace displacing violence as inspiration for the arts

L’Union Africaine et l’ONU signent un mémorandum d’accord pour la consolidation de la paix

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de l’Agence Anadolu

L’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont signé mercredi un mémorandum d’accord pour promouvoir la coopération conjointe dans le renforcement de la paix et de la stabilité en Afrique.

«Le but de la signature du mémorandum d’accord est de fournir un cadre et de renforcer la coopération pour soutenir la consolidation de la paix et soutenir les efforts de paix en Afrique», a déclaré l’UA dans un communiqué publié sur son site web.

Le communiqué considérait le mémorandum d’accord comme une étape concrète vers la mise en œuvre du «cadre commun des Nations Unies et de l’Union africaine pour renforcer le partenariat dans le domaine de la paix et de la sécurité».

(L’article se continue à droite.)

(Cliquez ici pour l’article en anglais.)

Question for this article

What is the United Nations doing for a culture of peace?

Can the African Union help bring a culture of peace to Africa?

(L’article se continue de la gauche.)

Le 19 avril 2017, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, et le Président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki, ont signé un nouveau cadre pour renforcer le partenariat dans le domaine de la paix et de la sécurité.

Selon ses signataires, le mémorandum d’accord «continuera de renforcer la coordination des efforts des Nations Unies et de l’Union africaine et contribuera à un partenariat stratégique plus prévisible dans les domaines de la prévention des conflits, du dialogue politique, de la réconciliation nationale, de la gouvernance démocratique et des droits de l’homme».

Le mémorandum d’accord a été signé par le commissaire du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine, l’Algérien Smail Chergui, et le secrétaire général adjoint à la consolidation de la paix de l’ONU, Oscar Fernandez.

Le mémorandum a été signé au siège de la mission permanente de l’Union africaine à New York, en marge de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Mali : Ségou : capitale de la paix et de la réconciliation nationale des régions du centre du Mali

DESARMAMENT & SECURITE .

Un article par Douba Dembele pour Mali Actu

La commune urbaine de Ségou a abrité les 7, 8 et 9 septembre deux cadres de concertations sur la paix et la cohésion nationale. Des participants venus des cercles de la région de Mopti et de Niono, Macina et Tominian dans la région de Ségou, se sont prêtés pendant 2 jours à la réflexion et à l’identification de solutions durables aux conflits intra et intercommunautaires dans lesdits cercles.


La ville de Ségou (à titre illustratif)

À cette rencontre, ils étaient plus de 140 y prendre part. La rencontre initiée par le Centre pour le dialogue humanitaire, sur financement du royaume des Pays-Bas, a été accompagnée par le ministère de la Réconciliation nationale. À la suite de cette rencontre, une journée d’échanges, d’information et de sensibilisation sur la mission d’appui à la réconciliation et les équipes d’appui s’est tenue le samedi 9 septembre, au même lieu que la précédente session, c’est-à-dire dans la salle de conférence du gouvernorat de Ségou. Les travaux de cette journée ont enregistré la participation d’une quarantaine de délégués venus des 7 cercles de la région de Ségou.

Les délégués, choisis sur la base de leur influence sociale et leur implication dans la gestion des conflits dans leurs cercles, étaient surtout composés de responsables de la société civile. Il s’agit notamment des chefs de villages, leaders religieux, communicateurs traditionnels et journalistes. Organisée par le ministère de la Réconciliation nationale en partenariat avec la mission d’appui à la réconciliation et le Centre pour le dialogue humanitaire, cette rencontre d’une journée était elle aussi accompagnée par le royaume des Pays-Bas.

Cette rencontre à Ségou a réuni de façon spécifique des acteurs venus des communes de Douentza, Tenekou, Mopti, Djenné, Youwarou, Koro, Bankass, Ké-Macina, Niono et Tominian. Aux participants, le chef de la mission du Centre pour le dialogue humanitaire, Hama Amidou Diallo, a situé le cadre de la rencontre. Selon lui, l’étape de Ségou, tout comme celle de Mopti, se situe dans la logique des actions conduites portant sur la promotion du dialogue social au sein des communautés, à travers les rencontres intra et intercommunautaires organisées au niveau des villages, des fractions, des communes, des cercles et dans les chefs-lieux de régions. La finalité devrait être la sauvegarde de la paix sociale et la consolidation du vivre ensemble.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Pan-African initiatives for peace: Are they advancing?

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Quant au chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale, il a salué la tenue de cette rencontre à Ségou, tout en affirmant qu’elle vise à renforcer les actions menées par son département dans le cadre de sa stratégie de réconciliation. Il a par ailleurs exhorté chacun des participants à s’invertir pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence. Le gouverneur de la région de Ségou, Georges Togo, qui présidait la rencontre, était tout heureux de voir des communautés du Mali se réunir à Ségou pour se pardonner et construire une paix durable dans leurs localités respectives, sur des valeurs sociétales.

À la fin des travaux, le vendredi 8 septembre, les participants ont élaboré une série de recommandations rentrant dans le cadre du processus de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Il faut préciser que la rencontre de Ségou a surtout regroupé des acteurs des communautés, Bamanan, Peul et dogon des cercles cités plus haut.

Pour ce qui concerne la journée d’échanges, d’information et de sensibilisation, sur la mission d’appui à la décentralisation tenue le samedi 9 septembre, elle intervient après celles tenues dans les régions de Mopti, Tombouctou et Kidal. Pilotée par le ministère de la Réconciliation nationale, la rencontre de Ségou a vu la participation du chef de la mission, Modibo Kadjogué, du chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale, colonel Moussa Zabou Maïga, du gouverneur de Ségou, de l’opérateur économique Djadié Bah de Niono, lui-même président du comité de suivi des actions de paix et de réconciliation dans son cercle, et bien d’autres personnalités de la région de Ségou.

Le chef de cabinet du ministère de la Réconciliation était tout ému de présenter aux participants à la rencontre, les missions de son ministère et les objectifs de la mission d’appui à la paix et à la réconciliation nationale. Il a ajouté que c’est conscient du fait que l’Etat, à lui seul, ne peut ramener la paix sans l’implication des communautés à la base, que le département de la Réconciliation nationale a mis en place la mission d’appui à la réconciliation. Pour la meilleure fonctionnalité des objectifs de cette cellule, il a été décidé de créer des équipes régionales d’appui, dans toutes les régions du Mali.

C’est pourquoi, la conclusion de Ségou devrait être la proposition de personnalités morales engagées dans le sens de la cohésion sociale, pour la mise en place de l’équipe régionale de Ségou, composée de 7 membres. Il s’agira pour cette équipe, une fois installée, de s’atteler à des actions de prévention et de gestion des conflits dans tous les cercles de la région.

Avec la tenue de ces deux rencontres à Ségou, on peut dire que Ségou était devenue la capitale du dialogue humanitaire des régions du centre du Mali. Il faut rappeler que la région de Ségou a été touchée par des conflits intra et intercommunautaires, notamment dans les cercles de Macina et de Niono. Aussi, le cercle de Tominian a reçu des personnes déplacées suite à des conflits du même genre dans la région de Mopti.

Bulletin français 1 octobre 2017

LES JEUNES PRENNENT LA PAROLE .

Les jeunes et les enfants ont pris l’initiative alors que des millions de personnes célébraient la Journée internationale de la paix dans le monde entier. On ne peut qu’être séduit par les photos montrant leurs activités pour une culture de la paix. 



Regardons en particulier comment, dans toutes les anciennes républiques de l’Union soviétique, les enfants de centaines d’écoles ont découpé des colombes en papier et écrit sur chacune le nom de quelqu’un qui est mort en défendant leur pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils les ont ensuite attachées à des ballons remplis d’hélium et lâchées dans le ciel . Cette manifestation symbolique a dépassé les limites des conflits politiques. Par exemple, les enseignants et les enfants des deux côtés de la guerre civile en Ukraine ont célébré le jour de la même façon, déplorant souvent que la guerre les avait séparés de leurs amis et de leurs voisins.

À Bichkek, au Kirghizstan, les jeunes “peer mentors,” participant à la formation du leadership dans le cadre du projet de dialogue constructif sur la religion et la démocratie d’International Alert, ont escaladé une montagne et transporté des centaines de roches pour créer un signe de paix impressionnant au dessus du village de Koh Tash, en soulignant importance de la consolidation de la paix (voir photo).



Les jeunes ont souvent joué un rôle central dans les célébrations locales. Par exemple, à Northfield, au Minnesota: « Les élèves ont dirigé le rassemblement en tant que locuteurs et interprètes, démontrant l’importance de la fête internationale. Sunny Leonard, une jeune collegienne et l’organisatrice du rassemblement, a fait le discours de clôture avant la marche vers le Centre du Collège Carleton. Elle a déclaré que les jeunes sont ceux qui peuvent façonner l’avenir. >>



À Pinto, en Espagne, le point culminant de la célébration a été la lecture d’un manifeste rédigé par le Conseil des Enfants de Pinto qui met en lumière la défense de la paix ainsi que diverses propositions pour la maintenir du point de vue des enfants de la commune.

L’Union africaine a célébré la Journée internationale de la paix sous le thème «Engager les jeunes dans la consolidation de la paix». “Ce slogan a été célébré pour souligner le rôle des jeunes dans la réalisation de la paix et du développement”, a déclaré Ismail Shragine, le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité.

En Colombie, les jeunes sont profondément impliqués dans le processus de réconciliation. Le réseau de jeunesse “C’est la paix aussi” à Tumaco, mène diverses activités dans le cadre de la semaine de la paix, les 19, 20, 21 et 21 septembre dans le cadre de la stratégie de réflexion sur la situation du pays et la transmission de messages sur la réconciliation. Ils effectuent des activités telles que la mise en scène et l’image de théâtre avec une galerie d’images corporelles. Les jeunes qui font partie du projet «Utilisez votre pouvoir pour construire la paix» participent également à la Rencontre des jeunes pour la paix à Tumaco. Là ils échangent des idées avec d’autres jeunes ayant des processus de paix différents et qui se déroulent dans des autres municipalités de la région. Parmi leurs activités, se trouvent des peintures murales, la récupération ancestrale à travers des chansons féminines et de jeunes auteurs-compositeurs, des actions qui favorisent l’intégration des communautés et la construction d’espaces sains et sans risques pour la population. 



Pour célébrer la Journée internationale de la paix, les jeunes du Sud Soudan, qui font leurs études dans les universités de l’Ouganda embrassent la diversité culturelle de leur pays pour favoriser la paix plutôt que de se concentrer sur les différences tribales qui les ont déchiré. Le syndicat des étudiants du Sud Soudanais en Ouganda a organisé un festival à Kampala dans le cadre d’une série d’événements marquant la Journée internationale de la paix, dont le thème cette année est: «Ensemble pour la paix: respect, sécurité et dignité pour tous.» Les organisateurs ont déclaré que l’événement avait rassemblé les communautés Sud Soudanaises et les étudiants d’Ouganda qui étaient divisés selon des lignes tribales et politiques.



Dans de nombreux cas, la musique est utilisée comme langue universelle de la paix. Le festival annuel de musique à Nouakchott, en Mauritanie, autour de la Journée internationale de la paix, est consacré à la «musique de jazz comme vecteur de paix, de liberté d’expression et d’unité». Un exemple particulièrement remarquable de musique pour la paix est la carte de centaines d’écoles Montessori du monde entier qui participent au 21 septembre dans le projet «Sing Peace around the World». 



Grâce à la nouvelle génération, oui, il existe un mouvement mondial pour une culture de la paix. Pour citer Karen Stanley, un organisatrice des événements à Lexington, en Virginie, “il y a beaucoup d’endroits à travers le monde qui se connectent les uns avec les autres à travers la Journée internationale de la paix. Pour moi, il était donc passionnant d’ajouter notre petite ville à ce mélange et faire quelque chose pour la paix.”

      

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

Children and youth celebrating a culture of peace around the world

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



De l’Europe aux Etats-Unis, ces villes qui s’opposent à leurs gouvernements pour mieux accueillir les migrants

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Brazil: Community mediation centers begin to work in Recife and Olinda

DÉVELOPPEMENT DURABLE



La Chine éclipse l’UE en atteignant en avance son objectif solaire pour 2020

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES


Egypt: Women’s Conference in Gharbia organizes “Women’s Peacemaker” conference

DROITS DE L’HOMME


USA: Labor Unions Are Stepping Up To Fight Deportations

DISARMAMENT ET SECURITÉ


France: Quelles mobilisations pour la paix ?

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Mauritanie: Festival Nouakchott Jazz Plus: du 18 au 23 septembre 2017

Mauritanie: Festival Nouakchott Jazz Plus: du 18 au 23 septembre 2017

EDUCATION POUR LA PAIX ..

Un article par Le Reflet

Dans un souci de mieux faire connaître la musique jazz en Mauritanie, l’association « Les Echos du Sahel » organise cette année le festival de jazz en collaboration avec le Ministère de la Culture et de l’Artisanat, l’Institut Français (IfM), l’Ambassade de France, l’Ambassade d’Espagne et l’Ambassade des Etats-Unis, également avec le soutien aussi d’autres associations et opérateurs économiques.


Ce festival se veut « un grand rendez-vous d’échanges interculturels entre les musiciens mauritaniens et ceux de la sous-région, d’Europe et des Etats-Unis. Il s’inscrit dans le cadre de la promotion de la musique jazz comme vecteur de paix, de liberté d’expression et d’unité : Il est porteur d’un message de tolérance et d’ouverture aux autres, pour une parfaite cohésion sociale. »

L’enjeu est aussi de : « créer et développer des temps et un espace d’échange entre les cultures à travers des ateliers de découverte, un partage d’expérience avec des musiciens professionnels mauritaniens et étrangers. Initier des musiciens et les jeunes mauritaniens à la pratique du jazz, promouvoir la culture de la Paix et de la Tolérance dans la sous-région, dans les pays du Sahel et dans le monde à travers le festival de jazz et pérenniser le festival de jazz en Mauritanie » rappelle Babi Sarr, secrétaire général des « Echos du Sahel » et initiateur du festival de jazz en Mauritanie.

( Cliquez ici pour une version anglaise)

 

Question related to this article:

What place does music have in the peace movement?

Au programme de cette édition il est prévu : Concerts des artistes mauritaniens et étrangers, ateliers pédagogiques entre musiciens étrangers et mauritaniens, une exposition, des conférences et débats, des projections de films sur le jazz et un vibrant hommage à feu Saidou Bâ Banbaado, guitariste traditionnel, par son fils Cheikhou Bâ et le musicien Steve Shehan (France).

Sont invités à ce rendez-vous culture:

Kahil El’Zabar et David Murray (USA), Samy Thiébault (France), Steve Shehan (France), Jerez – Texas (Espagne), Friedrich Zur Heide (Allemagne), Noura Seymaly (Mauritanie), Walfadjiri (Mauritanie), le Dental Orchestra (Mauritanie).

Pour rappel, le lancement de cette édition est prévu ce 18 septembre à 20h aux Echos du Sahel .Une Conférence de presse du Nouakchott Jazz PLUS Festival 2017 aura lieu mardi 19 septembre à 10 heures à l’Hôtel Monotel.

L’évènement sera marqué notamment par un concert de Samy Thiebault, le 19 septembre à l’IfM (1.000um / 500 um pour les adhérents) à 20h, le 21 septembre un concert à l’IfM à 20h avec Noura Seymali, Dental Orchestra (Mauritanie), Jerez Texas, David Murray et Kahil El’Zabar (USA) (entrée libre). Un dîner concert est prévu le vendredi 22 septembre à l’hôtel Monotel à 20h entrée 10.000 um.

Une restitution des ateliers pédagogiques avec David Murray & Kahil El’Zabar et les musiciens stagiaires mauritaniens est proposé samedi 23 septembre à 20h aux Echos du Sahel (entrée libre), le public vibrera aussi durant cette soirée au rythme du duo Steve Shehan et Cheikhou Ba aux Echos du sahel.

France: Quelles mobilisations pour la paix ?

DESARMAMENT & SECURITE .

Un article de L’Humanite

Table ronde avec Paul Quilès, président d’IDN, ancien ministre de la Défense et ancien président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, coanimateur d’Ican France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) et Roland Nivet, vice-président du Mouvement de la paix.


Rappel des faits. Avec l’exacerbation des tensions en Asie, la question de la paix se fait urgente. Dans le cadre de la Journée internationale de la paix, un appel à manifester partout en France le samedi 23 septembre a été lancé par un collectif de plus de 50 organisations.

Un regain des tensions internationales semble pouvoir être ­observé depuis l’intronisation du nouveau président des États-Unis. Cette situation est-elle irréversible ?

Paul Quilès
Donald Trump n’est pas le seul responsable de ce que vous appelez le regain des tensions internationales, même si ses foucades et son attitude changeante et agressive ont tendance à déstabiliser la scène internationale. Au-delà de l’effervescence d’une actualité que les médias nous font vivre minute par minute, il faut replacer les évolutions dans leur contexte sur le long terme. Notre monde multipolaire est traversé de nombreux conflits d’intérêts et d’affrontements potentiels. La diminution des tensions ne peut se faire que s’il existe au niveau international une volonté des grandes puissances de dialoguer, ce qui est inconciliable avec la défiance systématique, l’antagonisme radical et les menaces.

La nouvelle course aux armements à laquelle on assiste vient rendre encore plus difficile ce nécessaire dialogue. Il est regrettable à cet égard que la France, signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ne respecte pas ses engagements et s’apprête à augmenter de façon substantielle le budget de la dissuasion nucléaire. Quant au discours officiel des puissances dotées de l’arme atomique (dont la France), il rejoint de façon étonnante celui du dirigeant nord-coréen, justifiant la possession de cette arme par la nécessité d’assurer la défense des « intérêts vitaux » de son pays ! L’accord négocié il y a deux ans avec l’Iran montre que, même dans un contexte très complexe, une volonté politique bien affirmée et un travail diplomatique persévérant peuvent ouvrir les voies d’un monde moins tourné vers le conflit.

Patrice Bouveret
Le regain des tensions a en effet démarré avant l’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis, même si sa manière de gérer les relations de son pays avec le reste du monde a provoqué une accélération de certaines crises en cours. Il faut effectivement sortir du temps court médiatique pour prendre en compte, d’une part, les causes profondes du désordre international actuel – principalement le renforcement des inégalités –, d’autre part, les principales menaces auxquelles nous sommes confrontés, à savoir le dérèglement climatique et les armes de destruction massive. L’histoire nous a appris qu’aucune situation n’est irréversible. Tout dépend de la capacité des différentes sociétés civiles à s’emparer de tel ou tel sujet pour venir bousculer le jeu des États et de leurs dirigeants – sur un plan interne de chaque pays, comme au niveau de la communauté internationale. En cela, l’adoption du traité d’interdiction des armes nucléaires par l’ONU en juillet dernier est un bon exemple de ce que la mobilisation des associations peut obtenir lorsqu’elles se regroupent autour d’un objectif précis et qu’elles trouvent des relais parmi une majorité d’États. L’opposition farouche des puissances nucléaires, les pressions qu’elles ont exercées sur nombre d’États, souligne, s’il le fallait, le choc provoqué par cette évolution.

Roland Nivet
Trump multiplie les décisions irresponsables et contribue à créer un climat de peur permettant de justifier des augmentations colossales du budget militaire des États-Unis, source de profits pour le complexe militaro-industriel. Il sera porté à 600 milliards de dollars en 2018 (+ 54 milliards). Il alimente la course aux armements (1 800 milliards de dollars en 2016 au plan mondial), la militarisation des relations internationales, et perpétue les logiques de domination. La politique de l’Otan d’encerclement de la Russie, la crise coréenne, etc. attisent les tensions. Ces politiques accentuent le caractère incertain et dangereux de la période actuelle. La situation, notamment au Proche et Moyen-Orient, montre que la guerre est toujours un échec, conduit au chaos et engendre des monstruosités comme Daech. Elle n’est jamais la solution. Par contre, la résolution politique de la crise iranienne, la transition pacifique en Colombie, l’adoption à l’ONU d’un traité d’interdiction des armes nucléaires montrent que les solutions politiques sont possibles et que rien n’est irréversible.

L’ONU a voté un traité d’interdiction de l’arme nucléaire, le 7 juillet dernier. Comment sortir de l’ère de la terreur nucléaire ?

Patrice Bouvere
En faisant en sorte que ce traité entre en vigueur et que les neuf puissances nucléaires actuelles – pour rappel, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, États-Unis, Russie, France, Chine, Royaume-Uni, plus Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord – se retrouvent contraintes d’y participer, non seulement en arrêtant de moderniser leur arsenal – comme projette notamment de le faire la France —, mais également en éliminant de manière contrôlée, transparente et irréversible leurs armes nucléaires. Cela implique bien sûr un changement complet de leur stratégie, qui repose actuellement sur la menace de destruction massive, une stratégie non pas destinée à assurer la sécurité des populations, mais leur domination sur la scène internationale – ou l’« impunité » du régime sur son espace national comme pour la Corée du Nord ou Israël –, au risque d’une destruction totale de la planète ! Or, comme le constatait Mikhaïl ­Gorbatchev au lendemain de l’effondrement du bloc soviétique, « chacun doit assurer la sécurité de l’autre ». C’est exactement le chemin inverse qui est mis en œuvre avec la menace nucléaire et l’augmentation des budgets militaires.

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

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Paul Quilès
Il faut pour cela démontrer que l’arme nucléaire ne sert à rien dans les conflits actuels et à venir, qu’elle est en elle-même cause de prolifération nucléaire, qu’elle est très coûteuse et qu’elle est terriblement dangereuse. Le monde a frôlé la catastrophe lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962, sans oublier les dizaines d’accidents recensés ou les possibles erreurs d’interprétation qui ont failli conduire au déclenchement du feu nucléaire. Demain, une erreur technique, une cyberattaque, un attentat terroriste pourraient mettre en cause la sécurité mondiale. L’utilisation, même limitée, de l’arme nucléaire aurait des répercussions environnementales catastrophiques sur une partie de la planète, entraînant, par un « hiver nucléaire », la dévastation de l’agriculture, le froid et la famine. Le traité qui vient d’être voté à l’ONU a pour but de délégitimer l’arme nucléaire, comme cela a déjà été fait pour éliminer des armes de destruction massive – biologiques, chimiques –, les mines antipersonnel, les sous-munitions, pour interdire les essais nucléaires et même pour réduire les stocks d’armements nucléaires (passés de 70 000 à la fin des années 1990 à environ 15 500 aujourd’hui). Il est la preuve indiscutable de la volonté d’une majorité d’États de dépasser l’ère de la terreur nucléaire, ce malgré les fortes pressions contraires des États « dotés ».

Roland Nivet
Le traité de l’ONU du 7 juillet affirme que les armes atomiques constituent un risque majeur de catastrophe humanitaire. Il interdit à tout État de s’engager dans le développement, le test, la production, la fabrication, l’acquisition, la possession ou le stockage d’armes nucléaires et interdit tout engagement visant à utiliser ou à menacer d’utiliser des armes nucléaires. C’est un nouveau succès historique à mettre à l’actif des actions qui, depuis les années 1950, ont mobilisé des dizaines de millions de personnes pour l’élimination de toutes les armes de destruction massive, et ce, sans sous-évaluer la détermination du complexe militaro-industriel et des neuf États, qui possèdent au total 18 000 bombes nucléaires (184 États n’en possèdent pas), à retarder sa mise en œuvre. Mais, le principe de l’illégalité des armes nucléaires étant confirmé, c’est le calendrier de leur élimination qui est maintenant à l’ordre du jour. Le registre de ratification du traité sera ouvert à l’ONU le 20 septembre 2017. Il y a urgence à se rassembler dans l’action pour gagner la ratification du traité par le maximum d’États, dont la France, mais aussi le gel immédiat des programmes de modernisation, pour lesquels il est prévu en France de doubler les dépenses consacrées aux armes nucléaires dans les années à venir, alors que tant de moyens manquent pour la satisfaction des besoins sociaux (santé, éducation, emploi).

Quel peut être le rôle des mobilisations populaires dans l’imposition de la paix comme finalité des relations internationales ?

Patrice Bouveret
La guerre est avant tout le résultat d’un choix politique. Donc, il est évident que les mobilisations des différentes sociétés civiles, l’établissement de solidarités fortes entre elles, sont primordiales. Reste à définir ce qu’on entend par le mot « paix » ! Car on assiste à une pacification globale de nos sociétés. Le nombre de morts du fait des conflits armés est en diminution. Sauf qu’en parallèle, le nombre de migrants, la violence qu’ils subissent explosent ; les catastrophes climatiques entraînent des conséquences humaines dramatiques de plus en plus importantes, pour ne prendre que les deux exemples les plus criants… Sauf que cette pacification s’opère avec un renforcement de la militarisation de nos sociétés, au travers du développement notamment de différents outils de contrôle social, de la réduction des libertés individuelles, etc.

La paix n’est pas seulement l’absence de guerre, mais doit s’accompagner de liberté et de justice sociale. Elle doit être partagée par chacun de nous, quel que soit l’endroit de la planète où nous habitons. C’est bien tout l’enjeu du traité d’interdiction des armes nucléaires qui concerne le droit des États non dominants à dire précisément le droit, un droit contraignant pour tous.

Roland Nivet
Une convergence mondiale de forces pour la paix se met en place par la conjonction de la mobilisation des peuples (syndicats, ONG, parlementaires, maires, Croix-Rouge internationale, mouvements féministes, pacifistes et de défense de l’environnement, associations de défense des droits humains, forums sociaux…) avec l’action des Nations unies. C’est cette convergence qui a gagné le traité d’interdiction et s’attache à bâtir la paix à travers des projets comme la culture de la paix et les objectifs du développement durable (ODD). C’est dans ce contexte que s’est construit en France le collectif En marche pour la paix, incluant plus de 120 organisations diverses qui agissent pour les droits humains, contre le racisme et la xénophobie, pour l’égalité hommes-femmes, pour la diminution des dépenses d’armement, pour l’éducation à la paix, pour faire face à l’urgence climatique. Dans cette dynamique, 53 organisations de ce collectif ont coécrit un livre blanc pour la paix, qui formule des propositions alternatives concrètes pour une politique de paix. Ce livre blanc entend être un outil au service du débat et de la mobilisation populaire de tous ceux qui entendent se rassembler pour que le droit de chacun à la paix et à une sécurité humaine soit la finalité première des relations internationales. Estimant « qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de notre volonté commune de vivre en paix dans un monde de solidarité, de justice et de fraternité », ce collectif appelle, dans le cadre de la Journée internationale de la paix, à organiser, partout en France, le samedi 23 septembre, des marches pour la paix pour exprimer cette volonté commune. Ces marches contribueront aussi à la vague mondiale pour la paix lancée le 6 août 2017 à Hiroshima

Paul Quilès
Cette mobilisation serait souhaitable et certainement efficace, même si les dirigeants n’écoutent pas toujours le peuple ! Encore faudrait-il que celui-ci puisse s’exprimer et qu’on lui donne les éléments d’information lui permettant d’apprécier ce qui se passe quand un conflit prend de l’ampleur. Par exemple, les déclarations alarmistes et parfois caricaturales autour du dossier coréen n’aident pas à comprendre l’origine lointaine de l’affrontement entre la Corée du Nord et les États-Unis, les intérêts en présence, le rôle de la Chine. En suggérant des réponses de nature guerrière (le bombardement des sites nucléaires coréens), en évoquant l’hypothèse d’une 3e guerre mondiale ou en faisant croire que la France pourrait être à la merci d’un tir de missile coréen, on cherche à prouver à l’opinion publique qu’il n’y a pas d’autre réponse que militaire, ce qui est inexact.

En Inde, la révolution énergétique n’attend pas !

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Un article par Auguste Bergot pour La Releve et la peste

Depuis l’Accord de Paris, l’Inde a su prendre ses engagements très au sérieux. Pour le 3ème pays le plus consommateur d’énergie au monde, la transition énergétique a été, en un sens, une aubaine : elle lui a permis de concilier ses objectifs de développement – en rendant accessible l’électricité à l’ensemble de sa population – et sa volonté de s’affirmer comme « une superpuissance des énergies renouvelables » à l’échelle mondiale. En développant massivement son parc de panneaux photovoltaïques, l’Inde est d’ores et déjà parvenue à dépasser toutes nos attentes, et n’est pas prête à s’arrêter en si bon chemin.


(Centrale photovoltaïque de Khilchipur (Madhya Pradesh, Inde) de 30 MWc, mise en service en 2014. Crédits : EDF EN)
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L’Inde compte plus d’1,3 milliards d’habitants. Dans ce pays où le ventilateur est un indispensable du quotidien, les habitants affichent une augmentation de la demande d’électricité à peu près similaire à la France ou à l’Allemagne. En revanche, au niveau des quantités, en 2014, les habitants consommaient en moyenne 805,6 kWh contre 6 937 kWh en France et 7 035 kWh en Allemagne, une différence énorme qui traduit de lourdes inégalités quant à l’accès à l’électricité en Inde.

En effet, environ 240 millions d’Indiens (soit près de 2% de la population) n’ont toujours pas accès à l’électricité. Il s’agit d’un problème majeur dans la mesure où, encore aujourd’hui, de nombreux Indiens ne peuvent s’éclairer le soir, empêchant les enfants d’étudier ou posant des problèmes de conservation des aliments. C’est pourquoi, avec l’engagement de la COP21 l’Inde s’est fixée pour objectif d’alimenter l’ensemble de sa population 24 heures sur 24 d’ici 2030.

Pour répondre à cet objectif, l’Inde aurait pu simplement se reposer sur les sources d’énergie conventionnelle, et notamment sur le charbon, sa source d’énergie traditionnelle. A l’inverse, elle a décidé de s’investir pleinement (et à vitesse grand V) dans les énergies renouvelables, et particulièrement l’énergie solaire. Elle mise ainsi sur l’un de ses atouts majeurs : avec 300 jours d’ensoleillement par an en moyenne, elle est particulièrement apte à développer ce secteur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle est la chef de file de l’Alliance solaire internationale, une coalition de 121 pays situés entre le Tropique du Capricorne et le Tropique du Cancer, qui vise à « généraliser l’énergie solaire dans le monde et mobiliser 1 000 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030 [investis par la Banque mondiale] » en exploitant au mieux le potentiel photovoltaïque des pays du Sud.

Il semblerait en outre que les investisseurs aient bien cerné le profil avantageux de l’Inde puisque, comme le souligne la Banque mondiale, « lors de son dernier appel d’offres, pour un projet solaire dans le désert du Rajasthan, le pays a obtenu un tarif plancher record de 2,44 roupies (l’équivalent de 4 cents) le kilowattheure. » Ainsi, le prix de l’énergie solaire est d’ores et déjà plus compétitif que celui du charbon, une excellente nouvelle pour la tendance amorcée vers une sortie progressive du charbon (qui compose encore aujourd’hui 69% du mix énergétique indien).

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Question for this article:

Are we making progress in renewable energy?

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Alors que le précédent gouvernement avait affiché un objectif timide de 22 gigawatts pour 2022, le ministre de l’Energie du gouvernement indien de Narendra Modi, Piyush Goyal, estime quant à lui « qu’il n’est pas très difficile d’envisager que l’Inde installe 10 GWc de photovoltaïque par an et de 6 à 8 GW d’éolien chaque année. » L’objectif a ainsi tout simplement été multiplié par 7 : 160 GW d’énergie éolienne et solaire d’ici 2022. Toutefois, malgré les efforts sans précédents fournis par l’Inde, il semble difficile d’imaginer que l’Etat parvienne à atteindre son objectif.

En effet, même si la progression de la filière photovoltaïque est spectaculaire en Inde (+632 % en 2011, +154 % en 2012, +64 % en 2013 et +43 % en 2014), elle ne disposait encore en 2016 que d’une capacité de production de 9,01 GW, sur les 100 GW des 160 prévus pour 2022… On peut toutefois affirmer sans réserve que l’objectif de 22 GW fixé par l’ancien gouvernement sera pulvérisé si l’Inde suit cette dynamique. Mais, loin de suffire à détrôner le secteur des énergies fossiles, il faudra que l’Inde s’arme de patience et de volonté pour espérer atteindre ses objectifs. On estime d’ailleurs que les émissions indiennes de gaz à effet de serre continueront d’augment au moins jusqu’en 2030, avant que ses efforts n’aient un impact visible.

Le triple problème auquel doit faire face l’Inde aujourd’hui est alors de parvenir à concilier son engagement en faveur de la transition énergétique, avec sa volonté d’apporter l’électricité à toute la population et celle de répondre aux besoins d’une économie en plein développement. Ainsi, les mesures mises en place par le gouvernement Modi, notamment concernant le doublement de la taxe sur le charbon et l’aide à la fermeture des centrales de charbon de plus de 25 ans, sont à la fois un pas de plus vers la révolution énergétique et une épine dans le pied pour le développement de l’industrie indienne.

Un article publié par La Tribune souligne également que « si l’Inde fait figure de nouvel eldorado pour les énergies renouvelables, un coût du capital élevé et un marché du financement en rendent l’accès relativement complexe. » Toutefois, des investissements massifs de la Banque mondiale visent justement à remédier à ces apories. Avec un apport de plus d’1 milliard de dollars d’aide en appui aux plans de l’Inde pour le solaire, la coopération de la Banque mondiale et de l’Etat indien entend développer les parcs solaires indiens, mettre au point des solutions de stockage et contribuer à la mise en place d’infrastructures communes de réseaux.

Il y a quelque mois encore, le gouvernement indien annonçait qu’il voulait rendre le parc automobile complètement électrique d’ici 2030 pour remédier à la pollution atmosphérique (d’après Greenpeace, l’Inde est devenue pour la période 2016-2017 le pays où la pollution atmosphérique cause le plus de décès au monde).

Les efforts poursuivis par le gouvernement de Modi pour atteindre les objectifs fixés par la COP21 et entraîner dans sa course les pays dits « du Sud » (autrefois exclus de la transition écologique, malgré leur potentiel, du fait des coûts trop élevés des énergies renouvelables) devrait être une source d’inspiration pour nos dirigeants européens, qui semblent davantage préoccupés par des mesures en demi-teinte que par une mobilisation internationale forte et affirmée.

Si les ambitions de l’Inde sont au-delà de ses propres capacités, elles n’en restent pas moins un idéal qui mérite d’être appuyé et poursuivi par la communauté internationale, non pas sur la base de la rentabilité économique mais sur celle d’un objectif de société. Sans cela, nous ne pouvons qu’avoir le sentiment amer que l’Inde n’est que le nouveau terrain de jeu des investisseurs qui profitent d’un marché particulièrement juteux…

(Merci à Kiki Chauvin, la reporter de CPNN pour cet article.)

La Chine éclipse l’UE en atteignant en avance son objectif solaire pour 2020

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Un article de Euractiv

La Chine a déjà atteint son objectif 2020 d’énergie solaire, avec une capacité de production qui dépasse de loin les 105 GW. L’Europe est loin de dépasser ses propres objectifs.


Parc solaire flottant en Chine [Sungrow]
(Cliquez sur l’image pour l’élargir)

De nouveaux chiffres publiés par Asia Europe Clean Energy Advisory (AECEA) révèlent que la Chine a déjà dépassé son objectif 2020 de 105 GW de capacité de production d’énergie solaire, grâce à de nouvelles constructions en juin et juillet lui permettant d’atteindre 112 GW.

En 2018, l’énergie solaire a déjà progressé de 24,4 GW de capacités au premier semestre. La position de l’Empire du Milieu en tant que leader mondial dans le secteur se maintient donc, alors que l’Europe creuse de plus en plus son retard.

(Merci à Kiki Chauvin, le reporter ce CPNN pour cet article.)

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