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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Bulletin français 1 avril 2017

. LES FEMMES BOUGENT . .

Puisque l’égalité des femmes est un élément essentiel de la culture de la paix, il faut apprécier la grande mobilisation autour de la Journée de la femme, le 8 mars, et la réunion annuelle de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme.

À l’occasion de cette Journée, les femmes du monde entier ont organisé des marches dans plus de 50 pays. Le reportage photo repris par CPNN inclut des images de l’Ukraine, du Bangladesh, de l’Australie, du Nigéria, de la Géorgie, de la Palestine, de l’Espagne et des Etats-Unis. La mobilisation aux États-Unis où des millions de femmes ont participé à une «journée sans femme» a été particulièrement impressionnante. Elle a été organisée par les médias sociaux de la même façon que les manifestations des femmes le 21 janvier, dans lesquelles plus de 2 millions ont protesté contre les politiques du nouveau président Trump. Nous n’avons trouvé aucun moyen pour mesurer combien de femmes qui ont participé le 8 Mars étaient en grève, ou dans quelle mesure leur refus de faire des achats ce jour là a conduit à la baisse des ventes, mais nous fournissons des liens vers de nombreuses descriptions de la journée dans les médias.

Des femmes militantes ont été présentées en mars par diverses ONG internationales. La Coalition pour la Cour pénale internationale a présenté des femmes qui dirigent la lutte pour la justice en Colombie, au Mexique, aux Philippines, au Liban, en Ukraine et au Mali. Amnesty International a presentté huit portraits de femmes qui affirment «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!». Elles venaient d’Afrique du Sud, du Canada, d’El Salvador, de Chine, d’Afghanistan, de Norvège, d’Arabie saoudite et d’Iran. Et Nonviolent Peaceforce (NP) a rendu hommage à Joan Bernstein: «Joan a été le cœur et l’âme des sections américaines et canadiennes de NP depuis de nombreuses années. Elle a aidé à organiser la conférence à la base de la création de NP et plus tard les conférences annuelles de ces filiales nord-américains. Elle nous a donné la vision, l’inspiration, les ressources, les compétences – et la croyance sans fin que nous pouvions relever à n’importe quel défi.»

Des femmes militantes du monde entier se sont réunis à la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW). Les réunions de cette année ont présenté:

– Le thème prioritaire: L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution
– Le thème examiné: Difficultés rencontrées et résultats obtenus dans la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU en faveur des femmes et des filles (conclusions concertées de la cinquante-huitième session)
– La question nouvelle ou tendance: L’autonomisation des femmes autochtones

Ils ont reçu un rapport du Groupe de haut niveau (HLP) du Secrétaire général de l’ONU sur l’autonomisation économique des femmes qui a identifié les sept principaux moteurs de la transformation:

1) s’attaquer aux normes défavorables et promouvoir des modèles positifs;
2) assurer la protection juridique et réformer les lois et règlements discriminatoires;
3) reconnaître, réduire et redistribuer le travail et les soins non rémunérés;
4) la construction d’actifs numériques, financiers et immobiliers;
5) changer la culture et la pratique de l’entreprise,
6) l’amélioration des pratiques du secteur public en matière d’emploi et d’approvisionnement; et
7) renforcer la visibilité, la voix collective et la représentation.

Beaucoup de ces points ont été abordés dans le discours d’ouverture de la CSW par la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Dans l’un des nombreux événements parallèles de la CSW, l’Institut international d’éducation pour la paix et le Pasos Peace Museum ont invité les femmes à utiliser les importantes résolutions existantes de l’ONU comme outils pour atteindre l’égalité:

Résolution 1325 du Conseil de Securité sur les femmes, la paix et la sécurité
– la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
la Déclaration sur les droits des peuples autochtones

Plusieurs orateurs et rapports ont signalé que l’Islande était l’exemple d’un pays où l’égalité des femmes est en train d’être atteinte. Pour célébrer la Journée internationale de la femme, le gouvernement islandais a annoncé qu’il deviendrait le premier pays du monde à exiger des entreprises qu’elles prouvent l’égalite des salaires de leurs employe(é)s, quels que soient leur sexe, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle et leur nationalité.

Nous concluons avec les mots de Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans son discours à la CSW: «Les développements progressistes nécessaires ne se produisent pas assez vite … développons l’impatience constructive.»

      

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Opening statement by Phumzile Mlambo-Ngcuka, UN Under-Secretary-General and Executive Director of UN Women for the 61st session of the Commission on the Status of Women

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Burkina Faso: Dialogue des religions et des cultures: tenants et aboutissants du symposium de Ouagadougou

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



USA: Video about the Ashland Culture of Peace Commission

DÉVELOPPEMENT DURABLE



France: Ces paysans qui ont racheté un Lidl supermarché

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

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Colombia: Santos Welcomes Approval of Special Jurisdiction for Peace

DROITS DE L’HOMME


Amnesty: Huit portraits de femmes montrent qu’il faut profiter de la Journée internationale des droits des femmes pour affirmer : «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!»

DISARMAMENT ET SECURITÉ



UN commences nuclear abolition negotiations

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Côte d’Ivoire: Police nationale: 639 agents formés à la culture de la paix

Lancement de la 27ème session de la conférence internationale des affaires islamiques

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article dans Nile International

Le haut conseil des affaires islamiques lance les travaux de la 27ème session de la conférence internationale des affaires islamiques au ministère des Waqfs sous le nom de “le rôle des commandants et des preneurs des décisions dans la propagation de la culture de paix et la lutte contre le terrorisme et les défis”.



Les travaux de la conférence internationale des affaires islamiques aurant lieu pendant deux jours sous les auspices du président de la république Abdel Fatah El-Sissi.

Ont assisté à la séance inaugurale de la conférence: le ministre des Waqfs Mohamed Mokhtar Gomaa, le mufti de la république Dr. Chawki Gomaa, et des ambassadeurs de nombre de pays islamiques, arabes et étrangers.

La conférence est axée sur les moyens de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, le rôle des leaders politiques et parlementaires, des organisations internationales, des cadres médiatiques et religieux dans la propagation de la paix et la confrontation du terrorisme et des partis politiques dans la sensibilisation des jeunes.

Une tournée touristique, culturelle et religieuse sera organisée pour les participants à la conférence.

Aussi, des étrangers participant organiseront une conférence de presse pour passer en revue leurs impressions sur la situation en Egypte.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question for this article

Côte d’Ivoire: Police nationale: 639 agents formés à la culture de la paix

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article par Daniel Assouman pour Fraternité Matin

Pour renforcer le dialogue socio-sécuritaire, l’école nationale de police a servi de cadre à une formation de renforcement des capacités opérationnelles des fonctionnaires de police durant cinq mois. C’était à l’initiative du directeur général de la police nationale, Kouyaté Youssouf.


(Cliquez sur le photo pour l’élargir

Le directeur général de la police nationale, le commissaire divisionnaire major, Kouyaté Youssouf, envisage de renforcer le dialogue au sein de l’institution et aussi entre la police et la population, afin de garantir la sécurité.

C’est à cet effet qu’il a scellé un partenariat avec verbatims, un institut de formation et d’appui pour la prévention des conflits identitaires. A l’issue de 24 sessions de formations et de restitutions, 639 fonctionnaires de police dont 79 femmes, tout grade confondu, ont reçu un renforcement de capacité concernant les techniques de la culture de la paix.

Ces sessions qui ont débuté en novembre 2016 pour prendre fin le 10 mars 2017, se sont articulées autour de six modules. Ce sont, entre autres,
* la notion de l’ethnie,
* les préjugés et stéréotypes,
* les identités et conflits au niveau micro-social,
* les identités et conflits au niveau macro-social,
* la notion de la nationalité,
* élection et enjeux de l’offre politique.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article)

Question pour cet article:

Where are police being trained in culture of peace?

(. . suite)

A la clôture, la présidente du conseil d’administration (Pca) de verbatims, Marie Stenbock-Fermor, a rappelé que le Projet d’appui au renforcement du dialogue socio-sécuritaire (Pards), est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Il vise à rapprocher la police et la population. Notamment, par l’organisation d’ateliers de dialogue police-population et les forums publics afin de réduire considérablement la méfiance entre la population et la police.

Durant les travaux, les participants ont axé essentiellement les réflexions sur la cohésion interne de la police et l’image de la police au sein de la population, à en croire la Pca. Au niveau de la cohésion interne, Marie Stenbock-Fermor a soutenu qu’au sein de la police quelques comportements déviants ont été constatés par la hiérarchie. Par exemple, interpeller son collègue par son ethnie, évoquer les préjugés et stéréotypes liés aux ethnies.

Selon elle, ces comportements qui sont issus des différentes crises sont sources de frustrations, de méfiance, de mépris, de repli, de peur entre collègue et nuisent fortement à l’efficacité du service à la population. C’est pourquoi, elle a trouvé nécessaire cette formation.

Revenant sur l’image de la police au sein de la population, elle a été rassurante. Elle a fait remarquer qu’à travers la formation, il y aura une réelle amélioration du respect de la police par la population. Dans la mesure où elle percevra des comportements nouveaux de la part des policiers tant en termes d’accueil des plaignants que dans le traitement des personnes lors des infractions.

Le directeur de la formation et de l’École nationale de police (Dfenp), le commissaire principal de police, Touré Kouacou Albert, qui représentait le directeur général de la police nationale, a exhorté les participants à mettre en pratique les acquis de cette formation. Avant de traduire l’encouragement du directeur général de la police nationale.

Amnesty: Huit portraits de femmes montrent qu’il faut profiter de la Journée internationale des droits des femmes pour affirmer : «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!»

DROITS DE L’HOMME .

Un article par Shiromi Pinto pour Amnesty International

Des femmes du monde entier participent à la Grève des femmes, organisée le 8 mars afin de mettre en évidence les conséquences d’une Journée sans femmes. Pouvons-nous nous permettre de nous passer pendant une journée de femmes telles que les huit présentées dans ce billet de blog, dont le refus d’attendre est capital pour renverser la tendance régressive actuelle en matière de droits des femmes ?


Photos des 8 femmes décrites ci-dessous montrées dans l’ordre supérieur gauche à inférieur droit
(cliquez sur la photo pour l’agrandir)

S’il y a une chose que j’ai comprise en janvier avec la Marche des femmes, qui a été un moment historique, c’est que les femmes en ont assez d’attendre. Aujourd’hui les rues sont emplies de la même ferveur, à l’occasion de ce qui semble bien parti pour être une grève des femmes sans précédent. Début 2017, plus de 3 millions de personnes, tous genres confondus, ont défilé dans le monde entier pour défendre les droits des femmes et de nombreux autres droits qui leur sont liés. Les raisons qu’avaient ces manifestants de descendre dans la rue n’ont pas disparu. Bien au contraire, elles sont renforcées par les remarques misogynes du président des États-Unis Donald Trump ou ses décrets discriminatoires, notamment l’interdiction d’entrée sur le territoire des États-Unis pour les personnes originaires de certains pays, qui ont des répercussions à la fois vastes et profondes pour les migrants et d’autres minorités. Ses décisions mettent également en danger la santé et la vie des femmes. Mais la situation n’est pas propre aux États-Unis. La preuve : des milliers de femmes qui font grève aujourd’hui dans le monde entier. Elles savent que, lorsqu’il s’agit des inégalités qui touchent encore tant de femmes de par le monde, les chiffres sont extrêmement parlants.

Selon les prévisions du Forum économique mondial, il faudra encore 169 ans pour combler la différence de salaire entre hommes et femmes. Il ne s’agit là que de l’un des nombreux exemples édifiants donnant un aperçu du temps qu’il va falloir avant que les femmes et les filles obtiennent d’être traitées avec équité. Pas moins de 225 millions de femmes à travers le monde n’ont pas la possibilité de choisir si elles veulent ou non des enfants, et quand. Environ 47 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, et cinq millions d’autres en gardent des séquelles invalidantes. On estime à 35 % le nombre de femmes dans le monde ayant déjà été victimes de violences physiques et/ou sexuelles. Plus de 32 millions de filles (contre 29 millions de garçons) ne vont pas à l’école primaire. Et sur le nombre de femmes vivantes aujourd’hui, 700 millions étaient mariées avant l’âge de 18 ans.

Tant de progrès restent encore à réaliser, et les femmes et les filles du monde entier en ont assez. Voici huit femmes qui luttent en première ligne pour leurs droits, refusant d’attendre face à l’injustice.

Elles n’attendront pas. Nous non plus.

Et vous ?

AFRIQUE

Tlaleng Mofokeng – Elle n’attendra pas… alors que des femmes n’ont toujours pas le droit d’avorter

Médecin en Afrique du Sud, Tlaleng Mofokeng est une force que l’on ne peut ignorer. Cette professionnelle de la santé dévouée s’exprime également sans détour en faveur de la santé sexuelle en tant que présentatrice radio, diffusant son message aussi largement que possible. « Je ne m’arrêterai pas tant que le droit à l’avortement ne sera pas respecté et que les femmes auront accès à des services d’interruption de grossesse sûrs, affirme-t-elle. En Afrique du Sud, des femmes meurent tous les jours des suites d’un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions, et pourtant les personnalités politiques pensent que les droits des femmes en matière de procréation peuvent être utilisés comme une balle de ping-pong politique. » Tlaleng Mofokeng dénonce aussi la culture du viol et est aux premières loges du mouvement qui vise à faire en sorte que les professionnels de la santé traitent tous leurs patients avec respect et sans discrimination. Une véritable défenseure des droits humains, comme toutes les femmes présentées ici.

« Le monde entier pense avoir le droit de dire aux femmes ce qu’elles doivent faire de leur vagin et de leur utérus. Il semble que la santé des femmes soit un sujet sur lequel n’importe qui se sent autorisé à donner son avis. »

AMÉRIQUES

Connie Greyeyes- Elle n’attendra pas… qu’une autre femme disparaisse

Connie Greyeyes est devenue militante « par accident ». Elle appartient au peuple autochtone Cri et vit en Colombie-Britannique, une province de l’ouest du Canada. Elle s’est rendu compte qu’un nombre alarmant de femmes de sa communauté étaient portées disparues ou avaient été tuées. Elle a commencé à organiser un soutien pour les familles de ces femmes et a présenté à Ottawa, capitale du pays, une demande d’enquête nationale. Selon les chiffres officiels, plus de 1 000 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées au Canada au cours des 30 dernières années. Les efforts de Connie Greyeyes et de nombreuses autres femmes autochtones de tout le pays ont porté leurs fruits : le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête en 2016.

« Quand nous sommes ensemble, il se dégage une telle force ! Être capable de sourire après avoir découvert que quelqu’un qui vous est précieux a été assassiné. Comment ne pas se sentir inspirée par des femmes qui ont vécu l’enfer à cause de ce qui est arrivé à leur enfant, et en sont revenues ? Vous savez, qui luttent, qui essaient d’obtenir justice. Comment ne pas se sentir inspirée, ne pas vouloir continuer à se battre ? »

Karla Avelar – Elle n’attendra pas… alors que des réfugiés ne peuvent obtenir la sécurité

Karla Avelar a survécu. Elle a survécu aux attaques de gangs, à plusieurs tentatives de meurtre et à la prison au Salvador. Aujourd’hui, elle est à la tête de Comcavis Trans, une organisation qui soutient les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), exposées à des menaces et des violences au Salvador. Leur situation est si précaire dans le pays que beaucoup cherchent refuge ailleurs. À travers Comcavis, Karla Avelar fournit des informations et d’autres formes de soutien pour aider ces personnes au cours du voyage, souvent périlleux, qui les mène normalement jusqu’au Mexique ou aux États-Unis. Mais la position radicale des États-Unis à propos des réfugiés et des migrants entrant dans le pays fait courir un risque encore plus grand à ces réfugiés LGBTI – un problème auquel Karla Avelar s’attaque désormais avec énergie et détermination.

« Les décisions de Trump affectent des milliers de personnes, en particulier des personnes LGBTI qui sont déjà victimes de racisme, de discrimination et de violences. Au lieu de garantir la protection des droits fondamentaux des personnes migrantes, le gouvernement des États-Unis montre ces gens du doigt et les présente comme des criminels. »

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article ou ici pour une version anglaise.)

Question related to this article

Do women have a special role to play in the peace movement?

(. . . suite)

ASIE-PACIFIQUE

Su Changlan – Elle n’attendra pas… pour réunir des enfants et leurs parents

L’histoire de Su Changlan, ancienne institutrice, est loin d’être unique. D’après l’une de ses amies, c’est une histoire que partagent de nombreuses femmes en Chine. Elle ne pouvait rester sans rien faire lorsqu’elle entendait parler de jeunes filles victimes de la traite d’êtres humains, vendues et mariées de force, ou de parents dont les enfants avaient disparu. Elle a fait de son mieux pour aider des personnes dans ces situations, et bien d’autres encore. Elle défendait de nombreuses causes, allant des droits fonciers aux manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong. Elle savait qu’elle risquait de payer ses actions de sa liberté et c’est malheureusement ce qui est arrivé. Elle est en détention depuis 2015.

« J’espère que les parents ne perdent pas espoir dans la recherche de leurs enfants disparus. Nous, membres de la société civile, devons agir ensemble pour les aider à retrouver leurs enfants. Le gouvernement devrait aussi investir plus dans ce domaine, au lieu de nous empêcher de faire notre travail ! »

Samira Hamidi – Elle n’attendra pas… alors que les femmes sont exclues du gouvernement

Depuis 2004, Samira Hamidi a réalisé un travail de pionnière pour les femmes en Afghanistan. En tant que présidente du Réseau des femmes afghanes (AWN), elle a lutté activement pour faire en sorte que les voix et les préoccupations des femmes soient représentées aux plus hauts niveaux du gouvernement. Dans le même temps, militante déterminée sur la scène internationale, elle ne cesse de rappeler aux gouvernements et aux potentiels donateurs que la sauvegarde et le renforcement des droits des femmes en Afghanistan doivent faire partie de tout dialogue engagé avec les dirigeants du pays. Le chemin est semé d’embûches mais elle ne se décourage pas, luttant pour la cause des femmes défenseures des droits humains, veillant à ce que leurs préoccupations soient entendues.

« Les femmes devraient bénéficier des mêmes chances que les hommes pour faire de l’Afghanistan un pays meilleur. »

EUROPE

Jeanette John Solstad Remø – Elle n’attendra pas … d’avoir le droit d’être reconnue comme femme

Jusqu’à récemment, elle s’appelait John Jeanette, son prénom traduisant la double identité qu’elle était forcée d’accepter chaque jour en Norvège. Cet ancien commandant de sous-marin ne pouvait envisager son avenir autrement qu’en tant que femme. La législation norvégienne, cependant, ne l’autorisait pas à changer de genre à l’état civil sans subir une « véritable conversion sexuelle » impliquant le retrait de ses organes reproducteurs et un examen psychiatrique. John Jeanette a refusé de se soumettre à ces épreuves. En conséquence, sur tous ses papiers, que ce soit son permis de conduire, son passeport, ses ordonnances médicales et même sa carte de bibliothèque, le genre indiqué restait « masculin ». Elle a milité sans relâche contre la législation norvégienne et ses actions, ainsi que celles des personnes et organisations qui la soutenaient – dont Amnesty International – lui ont permis de remporter une grande victoire. En 2016, la Norvège a enfin adopté une nouvelle loi sur la reconnaissance officielle du genre, qui permet aux personnes transgenres de choisir leur genre. Aujourd’hui, pour célébrer cet événement, John Jeanette a changé son nom et s’appelle désormais Jeanette John.

« Tout le monde mérite de pouvoir exprimer son genre. »

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

Loujain al Hathloul – Elle n’attendra pas … d’avoir le droit de conduire

Sans craintes et impressionnante, Loujain al Hathloul s’est révoltée contre l’interdiction de conduire en vigueur pour les femmes en Arabie saoudite et en a assumé les conséquences. En novembre 2014, elle a été placée en détention pour 73 jours parce qu’elle avait posté en direct sur Twitter des messages et des photos d’elle en train de conduire une voiture pour traverser la frontière alors qu’elle revenait des Émirats arabes unis. Libérée en février 2015, elle s’est présentée à une élection en novembre de la même année : c’était la première fois que les femmes avaient à la fois le droit de voter et d’être candidates à une élection dans le pays. Toutefois, bien qu’elle ait finalement été reconnue officiellement comme candidate, aucun bulletin à son nom n’a été produit. Aujourd’hui, elle continue de lutter afin de bâtir un avenir meilleur pour tous les Saoudiens. Un avenir dans lequel les femmes pourront jouir de leurs droits en tant que citoyennes à part entière de leur pays.

« Je gagnerai. Peut-être pas tout de suite, mais je gagnerai, c’est sûr et certain. »

Narges Mohammadi – Elle n’attendra pas… qu’une autre femme soit défigurée dans une attaque à l’acide

Défenseure passionnée des droits des femmes en Iran, Narges Mohammadi n’a eu de cesse de dénoncer les attaques à l’acide visant des femmes. Elle a également mené de nombreuses autres actions en faveur des droits humains, notamment en demandant l’abolition de la peine de mort, et a payé le prix fort pour son engagement. Elle a été condamnée à un total de 22 années d’emprisonnement pour avoir osé faire entendre sa voix. Le tribunal a notamment retenu à titre de « preuve » contre elle sa rencontre avec l’ex-haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, en 2014, lors de la Journée internationale des droits des femmes. « Dans un pays où il est aussi difficile d’être une femme que d’être une mère ou une défenseure des droits humains, être les trois à la fois est un crime impardonnable », a-t-elle récemment écrit depuis sa prison. En 2016, Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim parce qu’elle n’était pas autorisée à parler au téléphone avec ses deux enfants, qui vivent désormais en France avec leur père. Ses enfants peuvent désormais lui parler une fois par semaine, mais ils font face à la perspective de vivre sans leur mère pendant de nombreuses années.

« Me voilà ici, dans ma patrie, déclarée coupable et emprisonnée parce que je suis une défenseure des droits humains, une féministe et une opposante à la peine de mort. [Mais] non seulement mon incarcération et ma récente condamnation à 16 ans de prison ne me font rien regretter mais elles renforcent même plus que jamais ma conviction et mon engagement dans la défense des droits humains. »

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article.)

France: Ces paysans qui ont racheté un Lidl supermarché

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Jeunes Agriculteurs

Cœur paysan, c’est le projet ambitieux de 35 agriculteurs qui se sont regroupés pour vendre directement leurs produits. Leur magasin est à Colmar, dans un ancien Lidl. Tout un symbole.


Colmar, le 6 décembre 2016. La brume persistante accentue un froid déjà mordant. Mais les occupants du 82-84, route de Neuf-Brisach n’ont pas froid. Dans cet ancien supermarché Lidl, fermé il y a plus de deux ans, on s’affaire dans l’effervescence et la bonne humeur. On coupe de la viande, on place des fromages dans les vitrines, on colle les dernières étiquettes… « On», ce sont les 35 producteurs du cru qui ont investi les murs pour commercialiser leurs produits en direct. L’ouverture en avant-première est prévue pour 15h.

Exit Lidl, donc, place à Cœur paysan. Tout un symbole ! Colmar, 70 000 habitants, a enfin son magasin de producteurs. Les locavores peuvent y acheter fruits et légumes, fromages, produits laitiers, viande, pain, etc. Les agriculteurs eux-mêmes assurent la vente, à raison d’une demi-journée de permanence par semaine. Un fonctionnement classique pour un magasin de producteurs. Ce qui l’est moins, c’est l’ampleur du projet, qui a nécessité 1,5 M€ d’investissements. Car il a fallu rénover le local, acheter du matériel (vitrines, caisses, etc.), investir dans la communication. Dès son ouverture, le magasin emploie six personnes.

Meilleure valorisation. Avec 35 exploitations, Cœur paysan offre une gamme qui va du gibier aux thés en passant par les escargots ou la truite fumée. Un atout pour parvenir à l’objectif ambitieux que s’est fixé le groupe: réaliser un chiffre d’affaires de 2,5 M€ par an. «Le noyau dur du groupe, c’est une équipe d’entrepreneurs», lance Nicolas Guibert, en faisant goûter son fromage de chèvre bio produit à Linthal, à 35km de là. «Le plus dur c’est de trouver une équipe », résume-t-il, jovial. Le groupe en question s’est réuni et a travaillé très vite : le projet a abouti en huit mois, contre deux ans en général pour ce type de magasin.

Trente des fournisseurs sont désormais actionnaires de la SAS Cœur paysan, qui gère le point de vente. L’investissement – financier et en temps (permanences de vente) – varie selon le chiffre d’affaires espéré par chaque producteur. Six des actionnaires ont acheté le bâtiment, via une SCI. « Nous voulions absolument être indépendants, précise Denis Digel, président de la SAS Coeur paysan. C’est à nous de prendre notre destin en main.» Initiateur du projet, il est aussi président de la coopérative des maraîchers de Sélestat. C’est « l’envie de proximité avec les consommateurs » qui a guidé ce responsable syndical. Un rapprochement synonyme de meilleure valorisation, car « nous, les producteurs, ne tirons pas nos marrons du feu !», insiste-t-il.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Bataille de l’image. Entre le riesling du domaine Rieflé et la bière de la brasserie Saint-Alphonse, une affiche proclame: « Derrière chaque produit, il y a un producteur.» Car, au-delà de la valorisation des produits se joue aussi la bataille de l’image. Dans cette lutte, les agriculteurs disposent d’une carte maîtresse : « Les consommateurs veulent voir le producteur, le toucher», souligne Denis Digel. Les enseignes de distribution l’ont bien compris, comme Intermarché, qui se revendique « producteur-commerçant ». « On nous pique notre savoir-faire et on l’exploite à notre place !», s’emporte le maraîcher de Sélestat. Avec Cœur paysan, les agriculteurs répliquent à leur façon. Moderne et rustique, l’identité visuelle de Cœur paysan, élaborée par une agence de communication, se décline largement dans le magasin, sur les habits des vendeurs et sur Internet. Dès l’entrée du magasin, les clients tombent sur un grand panneau présentant tous les producteurs.

Forcément, une telle initiative dérange. À ceux qui l’accusent de faire de l’ombre aux grandes surfaces, Denis Digel rétorque: « Nous répondons à une nouvelle demande que la grande distribution n’est pas capable de satis- faire.» Avant d’ajouter: « Il y a une place à prendre en Alsace.» La preuve avec Fabien Barre. Ce jeune éleveur installé en 2014 cherchait un nouveau débouché sécurisé pour ses fromages de chèvre bio. Pour cet agriculteur hors cadre familial, le magasin présente l’avantage « de ne pas faire de concurrence aux chevriers déjà présents sur le marché». Et correspondait à son souhait de « proposer directement aux consommateurs des produits fermiers, locaux, à un prix correct.»

Installé à Soultzeren, Fabien transforme l’intégralité du lait produit par ses 60 chèvres, ce qui lui permet de fixer lui-même ses prix. Son objectif ? « 10 à 20% de mon chiffre d’affaires à Cœur paysan, ça serait pas mal. Le magasin pourrait ainsi prendre le relai d’un des trois marchés sur lesquels je suis présent.» Car entre la transformation et la vente, « je fais de moins en moins mon métier d’éleveur», regrette Fabien. C’est pourquoi il envisage d’embaucher quelqu’un. Car le jeu en vaut la chandelle: « Un projet comme ça, j’en aurai un seul dans ma carrière, je ne voulais pas rater l’opportunité.»

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter pour cet article.)

Burkina Faso: Dialogue des religions et des cultures: tenants et aboutissants du symposium de Ouagadougou

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Fasozine

A la veille de l’ouverture, le vendredi 3 mars dans la capitale du «pays des Hommes intègres», du symposium international sur le dialogue des religions et des cultures, les deux principaux initiateurs de la rencontre, Filippe Sawadogo* et Lazare Ki-Zerbo*, évoquent dans cet entretien la substance et les temps forts de cet important rendez-vous sur l’éducation à la culture de paix.


Lazare Ki-Zerbo* et Filippe Savadogo*

Fasozine.com: Ouagadougou abrite, du 3 au 7 mars, un symposium international sur le dialogue des religions et des cultures. Est-ce à dire que le dialogue a déserté le forum de ces instances?

Lazare Ki-Zerbo: C’est simplement que la conjoncture aujourd’hui nous invite à remobiliser les mécanismes de dialogue qui existent et qui ont toujours existé. Le peuple burkinabè aime à se dresser pour lutter contre des injustices, des violations. Mais il y a des moments où il faut aussi savoir lutter pour la paix et pour la cohésion nationale. Au regard de l’actualité, vous serez d’accord qu’il faut vraiment qu’on se mobilise pour préserver et anticiper. On ne regardera pas les pays voisins se dégrader, se déliter à cause de ces facteurs-là et rester les bras croisés.

L’initiative vise donc à renforcer la culture de la paix au Burkina Faso et en Afrique. Quels sont, selon vous, les ingrédients de cette culture de paix?

Filippe Savadogo: C’est d’abord la coexistence pacifique, que nous exprimons par le vivre-ensemble. Et cela se traduit par plusieurs mécanismes et ressorts. En questionnant nos valeurs traditionnelles endogènes, nous observons par exemple que les alliances à plaisanterie — que nous appelons «sinagouya» ou «rakiré» — ont permis de tempérer beaucoup de préoccupations lors de certaines crises. De plus, l’Afrique a toujours été un continent où la culture du dialogue fait en permanence partie de l’éducation des jeunes dès la tendre enfance: le respect d’autrui, l’initiation aux valeurs, etc., et nous devons revisiter toutes ces questions-là dans un monde où les défis ne font que se démultiplier.

Enfin, nous avons aussi des apports extérieurs, comme la démocratie, la bonne gouvernance, les relations humaines…, que nous pouvons cultiver en ajoutant de nouvelles dimensions pour construire l’homme africain de notre siècle. Un siècle où la culture devient une adhésion et un apport de plusieurs horizons pour voir vers l’avenir.

Au regard de l’incivisme grandissant, quelle place accordez-vous à l’éducation civique dans ce processus?

Lazare Ki-Zerbo: L’incivisme traduit le fait qu’il y a une rupture du lien intergénérationnel. Notre initiative promeut l’éducation à la paix. Et qui dit éducation à la paix dit commencer dès les classes, dès le plus jeune âge. C’est là que s’apprennent les mécanismes de vivre-ensemble. Il faut donc attaquer les racines de l’incivisme, de l’intolérance, de la violence par une diffusion intensive des principes de cohabitation pacifique et d’acceptation de l’autre. C’est cela les vrais mécanismes. On ne pourra pas résoudre ce problème par la contrainte et la brutalité.

Comment qualifierez-vous le niveau de coexistence entre les différentes religions au Burkina Faso à l’heure actuelle?

Filippe Savadogo: Au Burkina, la reconnaissance du pluralisme religieux est une réalité. Il y a aussi des concertations entre leaders confessionnels. Exemple de l’association faitière que le préside sa majesté le Mogho Naaba et qui initie des recherches de solutions endogènes lorsqu’il y a crise ou malentendu.

Cependant, nous pouvons aussi dire que rien n’est acquis à l’Homme ni à sa descendance. Nous devons donc continuer à cultiver le respect, à comprendre que l’acceptation de la différence est une plus-value. Autant de questions qui montrent que le Burkina, pays situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, a toujours été un carrefour de recherche de dialogue, de cohésion pacifique, d’accueil, mais aussi d’apprentissage des valeurs positives des autres peuples.

Face au péril extrémiste et terroriste, quelles réponses entend apporter le symposium de Ouagadougou?

Lazare Ki-Zerbo: Le Burkina Faso a en effet la tête dans le grand Sahel ancien — de la boucle du Niger, des grands empires —, mais au sud nous sommes en relation avec les pays côtiers, à l’ouest nous avons cette longue frontière avec le monde mandingue… Je pense que c’est cela qui fait notre richesse. Sans doute un peu comme le Cameroun, le Burkina est aussi une Afrique en miniature et cela fait notre force. Le fait d’avoir été au centre de tous ces grands ensembles nous a permis de tirer parti de ces apports-là pour nous renforcer de l’intérieur.

Le message du symposium, c’est donc: consolidons ce capital, qui est à la fois social, culturel, historique. Un capital qui fait notre richesse et qui peut être un rempart contre les forces de division et de séparation.

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Question related to this article:

 

How can different faiths work together for understanding and harmony?

(. . . suite)

Plusieurs personnalités de renom prennent part à cette rencontre. Qu’attendez-vous de leur participation?

Filippe Savadogo: Je crois que la présence d’hommes avertis de la génération des années de l’indépendance, mais aussi de chercheurs et d’universitaires de plusieurs disciplines traduit le fait que nous voulons mettre au centre de ce symposium un cadre de réflexions qui jette les bases d’un plan d’actions pour les années à venir. C’est pour cela que nous pensons d’abord aux grands ensembles de notre région, notamment des personnalités issues des pays membres de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ndlr), du Sahel et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Nous aurons donc tout un ensemble de hautes personnalités de ces pays qui nous éclaireront de leurs expériences.

Le symposium accueille ainsi, entre autres, un professeur qui vient de Centrafrique, pays qui sort d’une crise, à présent amoindrie, et qui devrait partager son expérience avec les participants. On peut également signaler la présence de l’ancien président de la Transition au Burkina, Michel Kafando, grand témoin de son temps, qui exposera, dès le premier jour du symposium, sur les sources et ressources qui ont permis que la Transition traverse tous les écueils.

Enfin, la présence de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Michaëlle Jean — qui séjourne au Burkina dans le cadre d’une visite —, nous réconforte dans la dimension du processus de Fès. En effet, la question du dialogue interreligieux et interculturel est une préoccupation à la francophonie. Et lors du dernier sommet, les chefs d’Etat et de gouvernements ont encore encouragé ce type de symposium…

Donc des passerelles à établir entre le «Libres ensemble» de la Francophonie et ce symposium?

Absolument! Dans la mesure où tout conduit à la bonne gouvernance, à la démocratie, mais aussi au vivre-ensemble qui est un segment du «Libres ensemble» avec comme passerelle la jeunesse, les femmes. L’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, Ndlr) joue également un rôle non négligeable. L’Unesco a en effet une tradition de recherche de la culture de la paix. Nous avons aussi l’Isesco (Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, Ndlr), avec le docteur Cheikh Boubacar Doukouré qui participe au processus de Bakou, l’Alliance des civilisations et tout un faisceau de personnes qui partageront leurs expériences avec des intervenants venus de toute notre sous-région. La presse n’est pas non plus en reste puisque nous avons un grand volet «Médias et société».

Comment appréciez-vous la récente mesure des autorités béninoises visant à interdire tout regroupement à caractère religieux dans les espaces publics? Est-elle, selon vous, souhaitable? Exportable?

Je pense qu’un dialogue s’est instauré sur cette question avec une pause pour mieux réfléchir. Mais dans une autre dimension, on peut parler de la laïcité de nos Etats et de l’organisation de toutes ces questions. On peut donc y trouver une solution dans le temps, sachant que l’histoire est aussi une projection de l’avenir.

Après celui de Cotonou dont il est le prolongement, à quelles conditions jugerez-vous que le symposium de Ouagadougou n’est pas ne rencontre de plus?

Lazare Ki-Zerbo: Nous avons reçu un mandat du symposium de Cotonou pour tenir la réunion nationale au Burkina parce que nous savons bien que nous avons nos propres spécificités. Nous le ferons avec des acteurs locaux, sachant que très souvent, nos richesses humaines ne sont pas assez valorisées.

Ainsi, et à titre d’exemple, Cheikh Boubacar Doukouré, qui est le président du comité exécutif de l’Isesco (Unesco dans le monde musulman), est aussi le président de l’assemblée des ulemas africains, créée récemment au Maroc. Il s’agit d’une référence en la matière qui prend part à ce symposium, qui s’honore également de la présence de Me Halidou Ouédraogo, président de la Fondation des droits humains. Il y a donc un certain nombre de savoirs et de savoir-faire liés au Burkina qui seront mis en valeur au sein du symposium.

Et tout cela contribuera à la rédaction du plan d’actions…

Tout à fait! Les principaux axes de ce plan pour un processus d’éducation à la paix sortiront des débats. Nous avons déjà quelques idées avec les médias et les chercheurs, afin de disposer d’un plan d’action dont la mise en œuvre sera supervisée par un comité de suivi.

________________________________________

* Filippe Savadogo

Ancien ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, 63 ans, est coordinateur d’une plateforme d’expertise francophone dénommée Continental Horizon. Celui qui a également été ambassadeur de son pays, le Burkina Faso, en France, puis représentant permanent de la Francophonie auprès des Nations unies à New York, s’est vu remettre, en 2013, le «Visionary Award» au Festival panafricain du film de Los Angeles. Le diplomate burkinabè est aussi coordinateur pour le Burkina Faso de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel.

* Lazare Ki-Zerbo

Auteur et acteur du mouvement panafricaniste et membre de plusieurs organisations de la société civile — Manifeste pour le liberté-Mouvement des intellectuels, Comité international Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora (Cijkad), Réseau esprit de Bandung —, Lazare Ki-Zerbo a été conseiller spécial du promoteur de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel, Albert Tévoèdjrè. Diplômé de l’Institut du fédéralisme de fribourg et du Centre autrichien sur la paix et la résolution des conflits de Burg Schaining, il a également été, entre autres, spécialiste de programme à l’Organisation internationale de la francophonie de 2004 à 2014.

Bulletin français 1 mars 2017

. MOBILISATIONS DE MASSE . .

Il apparait comme une évidence que les élections nationales sont insuffisantes pour garantir la démocratie. Comme nous l’avons vu plusieurs fois au cours de l’année écoulée, les gens ont dû sortir dans la rue pour manifester contre la corruption du gouvernement et / ou contre des mesures d’oppression.

Plus récemment, des centaines de milliers de personnes ont occupé les rues de Barcelone pour exiger que le gouvernement espagnol accepte d’avantage de réfugiés. La manifestation a été soutenue par la nouvelle maire progressiste de Barcelone, Ada Colau.

Ailleurs, dans la capitale philippine de Manille, ce n’est pas moins que 10 000 personnes qui se sont jointes à la “Marche pour la vie” le 18 mars, pour protester contre la répression brutale du président Duterte contre les trafiquants de drogue et les utilisateurs. Ce fut le plus grand moment d’opposition de l’Église catholique contre la forme violente de repression de la campagne anti-drogue du gouvernement, qui a vu plus de 7.600 personnes, principalement pauvres, tués dans les sept derniers mois, sans aucun autre procès.

Dans les grandes villes de Roumanie, le mois dernier, des centaines de milliers de personnes ont occupé la rue contre un décret qui aurait décriminalisé les abus dans la fonction publique. Les manifestations ont forcé le gouvernement à retirer la loi controversée, mais les protestations continuent et demandent la démission du gouvernement.

Après l’inauguration du président Donald Trump en janvier, des millions de personnes se sont jointes aux Marches féminines dans les grandes villes des États-Unis luttant pour une nouvelle ère de droits civils. Comme CPNN l’a developpé, cela fait partie de la reprise post-électorale pour défendre la paix et les Droits de L’Homme.

Plus de 40 000 personnes ont participé en octobre à des chaînes humaines à travers le Honduras, y compris dans la capitale, Tegucigalpa et dans 300 autres villes, pour protester contre la violence et les taux d’homicides. Les politiciens de haut rang et les magnats des affaires ont été impliqués dans une vague de violence contre les ecologistes, avec au moins 123 militants assassinés depuis le coup d’état militaire contre le président populiste Manuel Zelaya.

On estime que 20 000 femmes et hommes ont défilé à Jérusalem pour le rassemblement final de la “Marche de l’espoir” des femmes en octobre. La Marche de l’espoir a culminé dans un rassemblement historique près de la résidence du Premier ministre, exigeant une solution politique au conflit. Malheureusement, à ce stade, le conflit semble empirer plutôt que s’ameliorer.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé le 5 octobre dans au moins 16 villes de Colombie, demandant au gouvernement et à l’opposition de conclure un accord de paix avec les FARC après le rejet du plébiscite pour l’accord avec la guérilla. Ensuite, en novembre, le Congrès de Colombie a approuvé l’accord, mais le parti des opposants au Congrès avait quitté la chambre pour protester avant le vote.

Toujours en octobre, des mobilisations massives de femmes en Pologne ont forcé le gouvernement à rejeter un amendement proposé qui aurait augmenté des restrictions à leurs lois déjà restrictives sur l’avortement.

D’autres mobilisations massives contre la corruption du gouvernement ont eu lieu l’année dernière en Corée du Sud, au Brésil et en Malaisie. En Corée du Sud, le Président a finalement été mis en accusation, bien que les observateurs considèrent que le problème de la corruption gouvernementale persiste. Au Brésil, les problèmes continuent avec moins de 15% des Brésiliens approuvant le gouvernement actuel. Et en Malaisie, malgré les accusations de corruption, le Premier ministre, Najib Razak reste «intouchable».

Jusqu’à présent, certains changements gouvernementaux peuvent être observés en Roumanie, en Pologne et en Corée du Sud, et l’accord de paix colombien a été officiellement approuvé. En ce qui concerne les autres situations décrites ci-dessus, seulement le temps nous dira si la pression publique peut entraîner des changements.

      

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Barcelona demonstration calls for the reception of refugees

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Nations Unies: Commission de la condition de la femme – 2017

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Live long and protest: the power of mass action is alive in Romania

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Amérique latine et Caraïbes: première région en développement susceptible d’éradiquer la faim

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



16th World Summit of Nobel Peace Laureates

DROITS DE L’HOMME


Philippine Catholics march against Duterte’s deadly war on drugs

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Augmentation des Transferts d’Armes Tirée par la Demande au Moyen-Orient et en Asie, selon le Sipri – 6464 – french

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Le Festival Amani réussit à «renforcer le vivre ensemble

Nations Unies: Commission de la condition de la femme – 2017

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un document de ONU Femmes (abrégé)

La soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme aura lieu au siège des Nations Unies à New York du 13 au 24 mars 2017.


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Thèmes

Thème prioritaire: L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution

Thème examiné: Difficultés rencontrées et résultats obtenus dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des femmes et des filles (conclusions concertées de la cinquante-huitième session)

Question nouvelle ou tendance: L’autonomisation des femmes autochtones

Participants

Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées par l’ECOSOC (ONG) de toutes les régions du monde participent à la session.

Pour davantage d’information sur la participation des ONG, merci de cliquer ici.

Travaux préparatoires

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Pregunta(s) relacionada(s) al artículo

Augmentation des Transferts d’Armes Tirée par la Demande au Moyen-Orient et en Asie, selon le Sipri

DESARMAMENT & SECURITE .

Le rapport annuel de Stockholm International Peace Research Institute

Le volume des transferts internationaux d’armes majeures est en constante augmentation depuis 2004 et il a augmenté de 8,4 % entre 2007-11 et 2012-16, selon les nouvelles données sur les transferts d’armement publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Notamment, les transferts d’armes majeures en 2012-16 ont atteint leur plus haut volume sur une période de cinq ans depuis la fin de la guerre froide.


Les flux d’armes ont augmenté vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient entre 2007-11 et 2012-16, tandis qu’ils diminuaient vers l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Les 5 plus grands exportateurs – États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne – concentrent à eux seuls 74 % du volume total des exportations d’armes.

Asie : augmentation importante pour certains États

Les importations d’armes par les États d’Asie et d’Océanie ont augmenté de 7,7 % entre 2007-11 et 2012-16 et représentent 43 % des importations globales en 2012-16.

L’Inde est le plus grand importateur d’armes majeures en 2012-2016, comptabilisant 13 % du total. Entre 2007-11 et 2012-16, l’Inde a augmenté ses importations d’armes de 43 %. En 2012-16, les importations de l’Inde étaient beaucoup plus importantes que celles de ses rivaux régionaux la Chine et le Pakistan.

Les importations par les pays d’Asie du sud-est ont augmenté de 6,2 % entre 2007-11 et 2012-16. Le Vietnam a fait un bond particulièrement important, passant du 29ème rang mondial des plus grands importateurs en 2007-11 au 10ème rang en 2012-16, avec une augmentation des importations de 202 %.

« En l’absence d’instruments régionaux de contrôle des armements, les États d’Asie continuent d’étendre leurs arsenaux », déclare Siemon Wezeman, chercheur principal du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Si la Chine est de plus en plus en mesure de substituer les importations d’armes par des produits nationaux, l’Inde reste tributaire de la technologie de nombreux fournisseurs volontaires tels que la Russie, les États-Unis, des États européens, Israël et la Corée du Sud. »

Moyen-Orient : les importations d’armes ont presque doublé

Entre 2007-11 et 2012-16, les importations d’armes par les États du Moyen-Orient ont augmenté de 86 % et représentent 29 % des importations mondiales en 2012-16.

L’Arabie saoudite est le deuxième importateur mondial d’armes en 2012-16, avec une augmentation de 212 % par rapport à 2007-11. Les importations d’armes par le Qatar ont crû de 245 %. Bien qu’à des niveaux moins importants, la majorité des autres États de la région a également augmenté ses importations d’armes. « Au cours des cinq dernières années, la plupart des États du Moyen-Orient se sont principalement tournés vers les États-Unis et l’Europe dans leur quête accélérée de capacités militaires avancées », affirme Pieter Wezeman, chercheur principal du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Malgré les bas prix du pétrole, les pays de la région ont continué à commander plus d’armes qu’en 2016, les percevant comme des instruments essentiels pour faire face aux conflits et aux tensions régionales. »

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

Exportateurs d’armes : les États-Unis représentent un tiers du total

Avec un tiers des exportations mondiales d’armement, les États-Unis sont le premier exportateur d’armes en 2012-16. Leurs exportations ont augmenté de 21 % par rapport à 2007-11. Près de la moitié de leurs exportations est à destination du Moyen-Orient.

« Les États-Unis fournissent des armes majeures à au moins 100 pays à travers le monde — beaucoup plus que n’importe quel autre État fournisseur », précise Dr Aude Fleurant, directrice du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Les deux avions de combat avancés équipés de missiles de croisière et autres munitions à guidage de précision ainsi que les systèmes de défense anti-aérienne et anti-missiles de dernière génération représentent une part importante des exportations d’armes américaines. »

La Russie représente 23 % des exportations mondiales pour la période 2012-16. 70 % de ses exportations sont à destination de quatre pays : Inde, Vietnam, Chine, Algérie.

La part de la Chine dans les exportations mondiales d’armement est passée de 3,8 % à 6,2 % entre 2007-11 et 2012-16. Désormais, elle est fermement un fournisseur de premier plan, comme la France et l’Allemagne qui représentent respectivement 6 % et 5,6 %. Le rythme moins soutenu des livraisons françaises d’armement pourrait bientôt se terminer en raison d’une série de contrats importants signés ces cinq dernières années. Malgré un essor des exportations d’armes en 2016, les exportations allemandes — calculées sur une période de cinq ans — ont diminué de 36 % entre 2007-11 et 2012-16.

Autres évolutions notables

• L’Algérie est le plus grand importateur d’armes en Afrique, avec 46 % des importations dans la région.

• Les principaux importateurs en Afrique subsaharienne — Nigeria, Soudan, Éthiopie — se trouvent tous dans des zones de conflit.

• Les importations totales d’armes par les États des Amériques ont diminué de 18 % entre 2007-11 et 2012-16. Toutefois, les variations des volumes des importations ont varié considérablement. Les importations d’armes de la Colombie ont diminué de 19 %, tandis que les importations du Mexique ont augmenté de 184 % en 2012-16 par rapport à 2007-11.

• Les importations par les États européens ont sensiblement diminué de 36 % entre 2007-11 et 2012-16. Les premières livraisons vers l’Europe d’avions de combat avancés dans le cadre de contrats majeurs ont eu lieu en 2012-16 et d’autres livraisons entraîneront une augmentation des volumes d’importation dans les années à venir.

• Les importations de l’Azerbaïdjan étaient 20 fois plus élevées que celles de l’Arménie en 2012-16.

À l’attention des rédacteurs

La base de données du SIPRI sur les transferts d’armement contient des informations sur tous les transferts internationaux d’armes majeures (y compris les ventes, les dons et les licences de production) aux États, aux organisations internationales et aux groupes armés non-étatiques de 1950 à l’année civile complète la plus récente, 2016. Les données du SIPRI reflètent le volume des livraisons d’armement, non la valeur financière des transactions. Comme le volume des livraisons peut varier de manière significative d’une année à l’autre, le SIPRI présente ses données sur des périodes de 5 ans, ce qui offre une mesure plus stable de l’évolution des tendances.

[Note : En ce qui concerne la valeur financière des transferts d’armes, SIPRi a publié le texte suivant : « En additionnant les données que les États ont communiquées sur la valeur financière de leurs exportations d’armes ainsi que des estimations pour celles qui fournissent des données sur les accords ou les licences, on peut estimer que la valeur totale du commerce mondial des armes 2014 a été au moins 94,5 milliards de dollars. * Toutefois, le chiffre réel est susceptible d’être plus élevé. »]

Pour toute information ou demande d’interview, veuillez contacter Stephanie Blenckner (blenckner@sipri.org, +46 8 655 97 47) ou Harri Thomas (harri.thomas@sipri.org, +46 70 972 39 50).

Amérique latine et Caraïbes: première région en développement susceptible d’éradiquer la faim

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de FAO – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture

«La région Amérique latine et Caraïbes pourrait être la première région en développement à éradiquer complètement la faim si leurs gouvernements mettent en œuvre le plan développé par le bloc de la CELAC pour la sécurité alimentaire», a indiqué aujourd’hui [25 janvier 2017] M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

S’exprimant lors du Sommet des Présidents, des Chefs d’Etats et de gouvernements de la communauté d’Amérique latine et des Etats caribéens (CELAC) qui se tenait à Punta Cana, en République dominicaine, M. José Graziano da Silva a déclaré que «le Plan pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’éradication de la faim (FNS) de la CELAC symbolise une volonté politique des gouvernements d’éradiquer la faim avant 2025».

Approuvé par la CELAC en 2015, le plan vise à promouvoir des politiques publiques destinées à réduire la pauvreté, améliorer les conditions rurales, adapter l’agriculture au changement climatique, mettre un terme au gaspillage alimentaire et réduire les risques de catastrophes.

Dans son discours, le Directeur général de la FAO a souligné que le plan FNS de la CELAC correspondait totalement aux engagements mondiaux pris par plusieurs pays, à l’image de l’Accord de Paris sur le changement climatique et des Objectifs de développement durable (ODD).

«La région a d’ailleurs pris un engagement encore plus ambitieux : éradiquer la faim d’ici 2025, soit cinq ans avant la date limite fixée par l’ODD 2 : qui consiste à atteindre l’objectif Faim Zéro», a-t-il ajouté.

«Cette région réunit toutes les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif, en commençant par la volonté politique qui permet au plan FNS de la CELAC de voir le jour», a expliqué M. José Graziano da Silva.

Ce plan porte déjà ses fruits dans la région: la Bolivie, le Chili, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Venezuela s’appuient dessus pour évaluer leurs politiques portant sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, tandis que le Pérou l’utilise comme référence pour élaborer des lois sur les dons alimentaires et minimiser les pertes et le gaspillage alimentaire.

Lutter contre le double défi de la malnutrition

Les fondements du plan FNS de la CELAC permettent aux pays de non seulement lutter contre la faim mais également contre l’obésité, qui, selon le rapport FAO/OPS Panorama de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, touche 140 millions de personnes dans la région.

La malnutrition génère d’énormes coûts socio-économiques et les systèmes de santé publique doivent maintenant faire face à de plus en plus de cas de diabète, d’hypertension, de maladies cardiaques, ainsi qu’aux conséquences des retards de croissance, du rachitisme et de la sous-alimentation.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Can UN agencies help eradicate poverty in the world?

(. . . suite)

Selon la FAO, l’une des tendances les plus préoccupantes dans la région est la hausse de l’obésité féminine: le taux d’obésité chez les femmes est dix fois plus élevé que celui des hommes dans plus de 20 pays de la région.

Afin de remédier à cette situation, M. José Graziano da Silva a mis l’accent sur la Stratégie en matière d’égalité des sexes du Plan FNS de la CELAC, dont l’objectif est de garantir que le plan bénéficiera aux femmes et aux hommes de manière égale. Le plan a d’ailleurs déjà été mis en œuvre dans quatre pays : le Salvador, le Paraguay, le République dominicaine et Haïti.

Renforcer l’agriculture familiale pour faire face au changement climatique

Selon le Directeur général de la FAO, les impacts du changement climatique risquent d’annuler les progrès réalisés dans la lutte contre la faim et la pauvreté extrême dans la région.

«L’agriculture est le secteur le plus affecté par le changement climatique et les petits agriculteurs familiaux, les hommes et les femmes dont la plupart luttent au quotidien pour survivre, comptent parmi ses principales victimes», a déclaré M. José Graziano da Silva.

Avec la CELAC, la FAO développe actuellement un plan d’action pour l’agriculture familiale et le développement territorial rural visant à promouvoir une intensification durable de la production, la création de marchés publics, de systèmes d’approvisionnement alimentaire, la mise en place de services ruraux et la création de meilleures opportunités pour les jeunes en milieu rural.

La FAO soutient la CELAC dans la mise en œuvre d’une Stratégie régionale de préparation aux catastrophes dans le secteur agricole afin d’assurer la sécurité alimentaire, qui encourage la résilience et l’adaptation des agriculteurs grâce à une meilleure gestion des ressources et à l’adoption de techniques agricoles durables.

M. José Graziano da Silva a insisté sur le fait que onze pays de la région avaient déjà adhéré à l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à éradiquer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée et a appelé tous les autres pays à se joindre à eux, ainsi qu’à leurs efforts visant à assurer la durabilité des ressources halieutiques et à les protéger.

Paix, sécurité alimentaire et développement durable

En Colombie, le plan FNS de la CELAC a contribué à la création d’une stratégie visant à rétablir les moyens d’existence des communautés vulnérables dans le centre du pays.

Selon le Directeur général de la FAO, le processus de paix en Colombie illustre le lien indéfectible entre la paix, la sécurité alimentaire et le développement durable, un thème cher au Programme de développement durable à l‘horizon 2030.

«Il n’y aura ni stabilité sociale ni paix tant que la faim, la pauvreté et les inégalités persisteront. Nous ne pourrons pas non plus progresser si nous continuons à exploiter nos ressources naturelles. La durabilité est une condition préalable au développement», a déclaré M. José Graziano da Silva.

(Merci à Sergio Tripi et à la “Good News Agency” d’avoir attiré notre attention sur cet article.)